Vendredi je serai au Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil. Au programme : rencontre avec la Néerlandaise Annet Huizing, auteur de Comment j’ai écrit un roman sans m’en rendre compte (Syros) devant rien moins que six classes de collège ; je parlerai de La vitesse sur la peau. Retrouvez-moi aussi sur le stand du Rouergue de 12h30 à 13h30 et de 15h à 16h.
Diacritik
Merci infiniment à Christine Marcandier pour cette très belle chronique du Zeppelin et de Je respire discrètement par le nez, suivie d’un long entretien, dans le magazine Diacritik.
Fanny Chiarello : « le roman permet toutes les expérimentations » (Le grand entretien)
Stendhal Hors les Murs (ex Missions Stendhal)
Les 12 lauréats 2017. Entre parenthèses, le pays de destination.
Salim BACHI (Cuba)
Fanny CHIARELLO (États-Unis)
Marion de DOMINCIS (Algérie)
Cédric GRAS (Albanie/Kosovo/Serbie)
Marion GUENARD (Égypte)
Yasmine KHLAT (Liban)
Niels LABUZAN (Botswana)
Gwen LE GAC (Argentine)
Gaspard MARIE-JANVIER (Israël)
Mathilde RAMADIER (Norvège)
Nicolas RICHARD (États-Unis)
Emmanuel RUBEN (Bulgarie/Roumanie/Ukraine)
(Soon, soon, soon… Pour un mois de résidence.)
Mariées rebelles et leurs demoiselles d’honneur
Tout est ci-dessous, sauf le texte – qui est magnifique, et auquel Emma Pearson et moi tâcherons de rendre honneur, en bonnes demoiselles de…
Lecteurs.com
Je réponds à quelques questions de lecteurs sur lecteurs.com :
« Retrouvez les réponses de Fanny Chiarello à ses lecteurs à propos de son roman Le Zeppelin
Pour rappel, la critique de Christophe Robert pour « Le Zeppelin » est à lire ici
Sophie Dupont : Comment vous est venue l’envie d’écrire ce livre ?
Tout est dans le premier chapitre, qui ébauche vraiment la période pendant laquelle j’ai écrit la première version du Zeppelin. Ce chapitre est à la troisième personne parce que j’avais dix ans de moins à l’époque dont il est question : j’avais besoin de cette distance pour l’évoquer, mais ça n’en parle pas moins de moi. Pour résumer, le Zeppelin était ma réaction au traumatisme du 11 Septembre – il pourrait aussi être une réponse aux attentats plus récents. J’ai voulu écrire un roman qui tournerait en dérision les structures du film catastrophe pour montrer que dans le monde que je décris, non édulcoré, non hollywoodien, il n’existe rien de tel que l’héroïsme et la solidarité. J’ai choisi ce biais en hommage à Richard Brautigan, auteur qui a détourné plusieurs genres romanesques (roman noir, gothique, western, etc.) et dont la lecture m’a aidée à surmonter l’horreur de vivre dans un monde où tout me rappelait l’échec du collectif. Ce dernier est évidemment le sujet du Zeppelin.
Qu’avez-vous souhaité transmettre à votre lecteur ?
Je ne pense jamais aux lecteurs quand j’écris, c’est la plus grande honnêteté que je puisse avoir envers eux ; l’inverse serait de la séduction. Ma démarche est toute dédiée à la recherche littéraire, sans considération parasite et surtout pas commerciale.
Vous êtes vous rendu compte à un moment que votre écriture pouvait désorienter le lecteur ?
Écrire consiste à créer une langue singulière dans la matière du langage commun. C’est en tout cas ma vision de l’écriture, je suis de cette école-là : de celle qui accorde plus d’importance à la manière de raconter qu’à ce qui est raconté. En tant que lectrice, de la même manière, je ne suis pas une consommatrice mais une exploratrice d’écritures audacieuses et d’univers inédits, qui seuls m’intéressent. Je ne vais pas très loin dans un livre qui ne me désoriente pas, que je le lise ou l’écrive.
Quel est le lien entre l’avant-dernier chapitre et le reste du livre ?
Dans le chapitre qui le précède, « Ouroboros : titre d’un seul chapitre », on voit l’auteur fictif se plaindre de ce que son roman s’est annulé lui-même ; le chapitre « Tous ne seront pas épargnés » vient donc remplacer tout ce qui a précédé et montre la manière dont se seraient étripés les habitants de La Maison si le Zeppelin n’avait pas survolé la ville, ce en quoi je sous-entends que la violence n’attendait qu’un déclic pour exploser, et que le Zeppelin n’a été qu’un prétexte au déchaînement collectif dans cette ville plombée par un ennui existentiel profond.
Clara Defachel : Dans Le Zeppelin, tous vos personnages ont un côté marginal, voire inquiétant. C’est à eux que vous cédez la narration, qui reflète de fait leurs caractéristiques.
Je ne cède pas la narration, je la partage avec douze autres personnages. Par ailleurs, un angle d’approche de ce roman serait de considérer cette polyphonie douteuse comme un portrait de l’auteur en puzzle, alors je vous en donnerai, de l’inquiétant !
Quel était à votre sens le meilleur narrateur ?
Je ne comprends pas la question. Qu’est-ce que ça veut dire, « meilleur », quand on parle de personnages fictifs ? En tout cas, si j’avais estimé qu’il y en avait un « meilleur » que les autres (mais vraiment, quel drôle de concept !), je n’aurais pas écrit un roman polyphonique.
Parmi les habitants de La Maison, y en a-t-il un capable de racheter tous les autres ?
Le double de l’auteur, puisque d’une part il est omniscient et conscient, et que d’autre part il peut tout rejouer ; Sylvette Dix-Sept est son double allégorique en ceci qu’elle a également le pouvoir de réécrire cette histoire dont elle connaît la plupart des paramètres.
Question qui m’intrigue fortement (j’ai bien remarqué la chose, mais n’ai pas su trouver son sens) : pourquoi tous les personnages natifs de La Maison ont-ils un nom commençant par S ?
J’ai adopté le principe du Livre des Origines, registre d’état civil canin qui préconise de donner aux chiens de race un prénom commençant par telle ou telle lettre selon l’année de leur naissance. À La Maison, ce principe onomastique est resté bloqué depuis des générations sur le S, preuve supplémentaire de la fossilisation avancée de sa population, qui ne fait guère qu’entretenir ses superstitions – ce qu’elle appelle des malédictions. J’ai choisi la consonne sifflante parce qu’elle me paraissait convenir à une ville damnée qui n’existerait dans mes pages que le temps de s’autodétruire et de terrasser un zeppelin.
Merci Fanny Chiarello !
Karine Papillaud »
Merci à eux…
Revue Espace(s) n°13
J’ai écrit un texte pour le dernier numéro de la revue Espace(s), sur le thème « Traces et résidus », à l’invitation d’Eric Pessan. En voici une page :
et vous pouvez lire un extrait plus long ici.
Littérature, apocalypse, etc.
Demain soir (14 octobre 2016), je lirai trois chapitres de Tombeau de Pamela Sauvage avec la comédienne Chloé André. Ce sera à 20h pile à l’Hybride, à Lille, et ce sera dans le cadre du festival Littérature, apocalypse, etc. Avec également des lectures d’Emmanuelle Heidsieck et de Vincent Message. Plus de détails sur la soirée ici.
Décapage n°55
J’ai participé au dernier numéro de Décapage, dans le dossier suivant :
« LE LIVRE QUI M’A MOMENTANÉMENT SAUVÉ LA VIE
Hasard d’une rencontre, éblouissement soudain, découverte providentielle…
Dix auteurs reviennent sur ce livre trouvé par hasard et qu’ils ont cru, à cet instant précis, écrit pour eux. Parce qu’il leur a permis momentanément de sortir la tête de l’eau, de retrouver un peu de lucidité, d’élan, d’espoir…
Avec :
Alice Zeniter
Brigitte Giraud
Colombe Boncenne
Emmanuelle Pagano
Éric Faye
Éric Neuhoff
Fanny Chiarello
François-Henri Désérable,
Nicolas Bouyssi
Stéphane Héaume »
Anything goes, octobre 2016
J’ai quitté le réseau social il y a un mois maintenant. Il ne me manque pas. Personne ne prétend plus me dire ce que je dois lire, penser, mépriser, encenser. Personne ne m’impose plus ses photos de vacances. Quant à moi, je me sens moins minable depuis que je ne participe plus à cette mise en scène de soi collective. Mais on me dit que je ne suis pas une vraie femme du XXIème siècle si je n’ai pas, quelque part sur Internet, un espace dédié à moi-même : une vitrine de mon travail, un T-shirt à ma propre effigie. Alors voici mon nouveau blog. On trouve, à gauche de cet écran, des détails sur tous mes livres et ce qu’il convient d’appeler des bonus et making of, parfois. Je suppose que j’étofferai ces pages au fil du temps.
Ella Fitzgerald : Anything goes