C’est demain, malgré les grèves, le coronavirus et ma coupe de cheveux quelque peu anarchique (voir photo ci-dessous et imaginer autre chose). Vous ne serez sans doute pas nombreux mais je serai là quand même et je chanterai quelques-uns de mes vieux tubes. Venez masqués !
Le sel not dead
Il me faut aujourd’hui remercier trois femmes pour les super articles qu’elles ont consacrés au Sel de tes yeux.
Carole Chrétiennot, pour L’Express,
Elisabeth Philippe pour L’Obs
et Virginie Mailles Viard pour Le matricule des anges.
Des papiers peints
Il y a un mois encore, cette maison de corons était habitée. Aujourd’hui, j’y ai amené l’autrice et traductrice Canan Marasligil (que j’ai déjà plusieurs fois évoquée ici), Justine, qui représentait l’association Mine de Culture(s) et une équipe de ILTV, chaîne du bassin minier, à savoir Paul, Antoine et Roxane. Nous avons installé notre matériel de camping dans la red rum du premier, avec des pommes, des bananes (≠ baleines – joyeux lapsus de Justine) et des madeleines. Je vous montrerai dans quelques semaines (ou mois, qui sait) ce que nous sommes venus y faire. En attendant, un petit aperçu granuleux des lieux.
Ensuite, je les ai emmenés à l’observatoire des oiseaux, près du terril de Noyelles ; désormais je ne suis plus la seule à l’appeler l’observatoire des oiseaux, nous sommes six – demain, combien serons-nous ?
Jump !
Je me fais des amis à Rennes. Il y a quelques humains que j’ai plaisir à voir (5), des poules (3), des vaches (trop rares) et des écureuils (137). Les poules et moi vivons chez Grégoire (en mars je vivrai chez Micheline, sans cocottes – en appartement). Sans vouloir me vanter, je crois que je suis devenue l’idole de ces trois poulettes : dès que je mets un pied dans le jardin, elles se pressent autour de moi, le bec tendu pour réclamer un bisou (et du pain – comme moi, elles ont un petit faible pour la baguette tradition de la Binquenais). Il y en a une avec qui je ne m’entends pas trop parce qu’elle pique la nourriture de ses amies, et une que j’affectionne tout particulièrement ; on a monté un petit numéro ensemble, ça donne à peu près ça :
Elle ne pince pas comme le fait Carrie ; celle-ci, j’ai encore la trace de son bec sur mon mollet droit, deux semaines après qu’elle a refusé de danser avec moi – j’ai un témoin (qui, soit dit en passant, n’a pas levé son merveilleux petit doigt pour me secourir, et a même prétendu que j’avais bien cherché cette charge sauvage). Ici, mes amis et moi sautons et bondissons volontiers, surtout Ricky & Cie.
Mais le plus spectaculaire, ça reste les décollages de fusée, le dimanche matin à la Bintinais.
(Je ne vous propose pas une photo du décollage même parce que vous n’y verriez que de la fumée – je ne pense pas que le propergol soit bio.)
Blosne du soir
Comme je ne suis toujours pas prête à vous montrer mon Blosne (ni Bréguigny ni la Poterie), voici trois photos génériques prises ce soir en tournant sur moi-même et qui ressemblent à ce que je ressens. La bande son est signée Cucina Povera (Maria Rossi, artiste finlandaise établie en Écosse), l’un de mes derniers grands coups de foudre musicaux.
Des femmes
C’est aujourd’hui officiel, Le sel de tes yeux figure dans la première sélection du Prix de la Closerie des Lilas, auprès de cinq autres romans écrits par des femmes, ce dont je suis extrêmement reconnaissante au jury également 100% féminin. Plus d’infos ici.
Je vois des gens qui sont dans la terre
… en vue immersive sur le service de cartographie en ligne. Et ils se trouvent à l’endroit précis où aura lieu le premier rendez-vous de ma résidence au Blosne (le coiffeur ne compte pas) pour collecter quelques informations et atmosphères, à mon retour, début février. Si vous connaissiez mon sujet, vous comprendriez que ce glitch est une coïncidence proprement hallucinante – toute apophénie mise à part.
Le Furet du Nord
J’ai dansé à la Garenne-Colombes, dimanche, je serai assise en compagnie d’Amandine Dhée, demain après-midi à Lille, de retour (mais très, très brièvement) sur mon ancien territoire, et pour l’occasion, le Furet a déterré une photo de moi prise quand j’étais vieille, asphyxiée par les particules fines et un individu nocif, et que je n’avais pas encore trouvé ma super coiffeuse rennaise (j’ai pris mes habitudes à la Cabana Gio). Venez, on va bien s’amuser.
Ma résidence au Triangle (1)
Le neuvième jour de ma résidence au Triangle de Rennes s’achève sans que j’en aie posté une seule photo mais ce n’est pas parce que je n’ai rien à montrer ou que je passe un sale moment, c’est parce que le Blosne est un magnifique monstre dont on voudrait donner à voir chaque recoin sous tous les angles : 269 hectares d’ébahissement urbanistique et architectural (ça vaut aussi pour les quartiers limitrophes, la Poterie, Bréquigny, et pour la commune Saint-Jacques-de-la-Lande). J’adore. Pendant ces neuf jours, j’ai bien travaillé, inlassablement écumé le territoire en courant et en marchant avec mon appareil photo, et joui sans entrave du trésor qui se présentait à moi. Aujourd’hui, j’ai pu livrer à mon interlocutrice du Triangle un synopsis à peu près complet du texte que je vais écrire ici, tous les rouages s’étant agencés comme par magie dans la matinée, alors que je courais en quête de décors où situer mon action alors encore embryonnaire. J’ai trouvé les lieux et tout le reste dans la foulée – littéralement : courir est décidément un outil de travail à part entière. Je ne me sens pas encore capable de sélectionner quelques photos du quartier parmi les 250 que j’ai déjà prises alors je vais me contenter de vous présenter 1. la maison (le Triangle), 2. un ami (Ricky) et 3. une plaque dont la vue m’a fait vaciller quand je l’ai enfin trouvée, au cours d’une marche de 3h30, vendredi dernier ; cette photo-là illustrerait à la perfection le texte que je vais dès demain commencer à écrire.
(Le Triangle est un bâtiment trop grand et trop complexe pour que j’en propose plus qu’un détail aujourd’hui.)
(Dans les parcs du Blosne et de Saint-Jacques, on croise des écureuils férus de voltige – ici, mon pote Ricky dans le parc des Hautes-Ourmes.)
(Le Blosne était à l’origine un ruisseau, dont on trouve encore des segments visibles.)
Et un extrait de ma B.O. de cette première session – la musique sophistiquée de Julia Holter a souvent accompagné mes extases topographiques, à la nuit tombée ou dans le soleil suraigu du matin :
Focus VIF
Je me réjouis que le Sel fasse partie de la sélection de Focus VIF en cette rentrée littéraire – pour ceux qui vivraient loin de la frontière, il s’agit d’un magazine culturel belge vendu chaque semaine avec Le Vif/L’Express. Je remercie Anne-Lise Remacle, à qui je dois cet honneur.
Voilà qui m’apaise un peu en attendant mon massacre annoncé dans Le masque et la plume , dimanche soir ; au programme :