de la chance

Alors que je travaille sur mon manuscrit sauvage et apprends que ma Suite du sanglier pour chevrotements et chaussettes roses sera publiée au printemps prochain (plus d’infos à venir), je tombe sur des articles qui me font rire aux éclats :

« La probabilité de croiser un sanglier lors d’une balade en forêt est infime, voire inexistante. (…) Leçon 1 : si vous avez la chance d’observer un sanglier en forêt, savourez le moment car c’est extrêmement rare. » (Le Républicain Lorrain, 2017)

« S’il vous arrivait de rencontrer un sanglier lors d’une promenade en forêt et qu’il vous attaque, dites­-vous alors que la chance vous a quitté définitivement. » (Le Journal du Centre, 2018)

Or ma fracassante rencontre avec un sanglier dans la forêt de Bord, le 12 janvier dernier, a précédé d’une heure à peine la vision sublime et inoubliable d’une harde entière dévalant un vallon et a aussi ouvert de manière flamboyante l’une des plus belles années de ma vie. Donc je suppose que ces deux phrases sont également vraies, si l’on fait fi du définitivement – et à ceci près que la première ne concerne sans doute pas les hominidés teubés qui courent à l’aube dans la brume, comme c’était mon cas.

(le lieu de la rencontre musclée, pris en photo avec mon téléphone quelques secondes avant la rencontre musclée + quelques minutes après un pipi nature décomplexé en plein habitat des autres)

Par où commencer ?

Depuis une semaine, j’ai repris l’écriture de Nue, après avoir laissé reposer le début de mon manuscrit pendant une dizaine de mois. J’avais une cinquantaine de pages, dont j’ai supprimé une petite moitié avant de poursuivre. Cette fois, je pense avoir trouvé l’axe qui me convient pour avancer. Voici quelques pages de mes carnets, citations et commentaires qui esquissent à mes yeux un ruban de Möbius écologique. J’illustre ce billet par deux photos (très mauvaises puisque prises très tôt avec un téléphone portable au cours de mes courses à pied) illustrant la désorientation d’homo sapiens 2.0 face à ce que l’on appelle pompeusement la nature en ville et qui, à leur manière modeste, soulèvent aussi la question, Par où commencer ?

1. Extrait d’un article de Gaspard d’Allens sur le site Reporterre, 21 juillet 2022, Les vieilles forêts, un trésor en danger

« Des forêts menacées par l’industrie forestière

(…) aujourd’hui, les coopératives forestières sont aux aguets. Une récente loi leur a donné accès au cadastre et elles démarchent de plus en plus les propriétaires. À l’échelle nationale, les plans prévoient d’augmenter les prélèvements en bois de 70 % d’ici 2050. Tout conduit au productivisme… et à la coupe rase. Sophie Maillé s’en désole : « Pourquoi couper maintenant ces vieilles forêts alors qu’elles ont été préservées par les anciens et oubliées jusque là ? On perd un patrimoine inestimable, on brise des cycles naturels qui mettront des siècles à réapparaître. C’est un terrible gâchis ». Parmi les forêts qu’elle a inventoriées, une bonne partie sont en danger. En Occitanie, 80 % des vieilles forêts de plaine et 14 % de celles de montagne sont, à terme, menacées.

« Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui » 

« On fait la course. On se démène mais on ne gagne pas toujours, dit la jeune femme. Nous, on propose aux propriétaires de protéger leur forêt, mais en face les entreprises font miroiter un chèque. » La bataille est inégale d’autant plus qu’il faut parfois déconstruire certains préjugés. « On affronte des blocages socioculturels très ancrés. On croit encore trop souvent que l’homme serait indispensable à la nature. » L’idée qu’un fragment du monde soit laissé à lui-même terrifie. « On nous parle de forêt propre, on postule que les écosystèmes non aménagés seraient inaccomplis ou défaillants. Il faut déconstruire cette forme d’“écopaternalisme”. Le vivant n’a pas besoin de nous. C’est nous qui avons besoin de lui. »

Lire l’article intégral ici

2. Savourons la manière dont l’article ci-dessous dissone avec celui que nous venons de lire. Où l’on apprend que l’ONF est, lui aussi, un vendu au lobby des chasseurs, un organisme hypocrite et hautement spéciste / réactionnaire qui estime logique de faire payer à des innocents les conséquences des activités humaines et dit en substance, Vous voyez bien que nous sommes obligés de tuer les animaux sauvages : ils s’alimentent. Ils mangent les jeunes arbres que nous plantons pour compenser les méfaits de l’exploitation sylvicole, de l’agriculture intensive et autres causes d’artificialisation – toutes humaines. Bref, voici l’extrait promis :

« Cerfs, chevreuils, sangliers… Trop d’ongulés nuit aux forêts

L’Office national des forêts (ONF) explique pourquoi la chasse, une activité parfois incomprise du grand public, est nécessaire au renouvellement de la forêt.

La chasse, on peut l’aimer ou la détester. Mais une chose est sûre : en l’absence de grands prédateurs*, cette activité, gérée par l’ONF dans les forêts domaniales françaises, est indispensable à l’équilibre et à la bonne santé des écosystèmes forestiers. (…) Le danger pour les forêts est réel. Présents en trop grand nombre, ces animaux consomment en quantité importante les jeunes arbres, compromettent ainsi la croissance et le renouvellement des peuplements forestiers et appauvrissent la diversité des essences, notamment celles adaptées au changement climatique. »

(C’est l’ONF qui souligne.)

* Grands prédateurs qui, faut-il le préciser ? ont été décimés par la chasse. Ainsi, parce que nous prenons conscience un peu tard que leur habitat, dont nous avons détruit l’équilibre, est vital à notre petit nombril d’homo sapiens, les animaux doivent être traqués systématiquement – parfois, ce n’est pas bien compris du grand public un peu simplet que nous sommes.

Mon passage préféré :

« Les 4 principaux dégâts forestiers causés par les grands ongulés

  1. Le vermillis (affouillement du sol) du sanglier. Avec son groin, appelé boutoir, le sanglier fouille le sol à la recherche de vers et de fruits forestiers (glands, faines…). Ce faisant, il déterre les jeunes semis forestiers (chêne, hêtre, sapin…), ce qui peut nuire fortement à la régénération de la forêt.
  2. L’abroutissement du cerf et du chevreuil. C’est-à-dire que l’animal consomme les bourgeons, les feuilles, les aiguilles ou les jeunes pousses des arbres à portée de dents.
  3. L’écorçage des arbres. Les cerfs peuvent se nourrir de lambeaux d’écorce du tronc, notamment quand ils sont en sureffectifs.
  4. Le frottis du cerf et du chevreuil. Les mâles frottent leurs bois en croissance aux jeunes arbres et arrachent l’écorce, cassant parfois la tige. »

Autrement dit, les animaux sauvages sont coupables de ne pas avoir des mœurs humaines ; coupables de s’alimenter ou encore de se frotter contre les arbres, plutôt que de se faire livrer des burgers par des esclaves, de laver leur voiture à l’Éléphant Bleu en pleine sécheresse ou d’illuminer les devantures de leurs magasins la nuit – entre quelques millions de petits gestes qu’ils feraient mieux d’apprendre.

Lire l’article intégral ici, ou pas. On peut se l’épargner sans regret.

3. Extrait du livre de Rémy Marion, L’ours, l’autre de l’homme, Actes Sud, 2018 :

« En 2017, 500 000 ovins sont recensés dans les élevages des Pyrénées, entre 18 000 et 30 000 meurent de chutes, d’attaques de chiens errants, de maladies, 300 morts sont attribuées aux ours, soit 1%, sans compter le dérochement à confirmer. Quand les troupeaux sont gardés, les dégâts sont négligeables.

L’ours et le loup sont des boucs émissaires du malaise des habitants des montagnes qui hésitent entre modifier leur économie et un mal-être pseudo-traditionaliste.

L’ours et au centre de luttes d’influence. Deux blocs qui n’ont rien à voir avec une quelconque couleur politique s’affrontent. D’un côté, des élus locaux et du monde agricole qui militent pour une destruction de l’espèce portée par un lobby de chasseurs et d’éleveurs** réactionnaires. De l’autre, des écologistes et une société civile qui voudraient se persuader que des ours sauvages et libres dans un massif français sont un signe de bonne santé écologique. »

** Je n’ai jamais estimé utile de le préciser mais je n’ai pas plus de tendresse pour les éleveurs, les ouvriers d’abattoirs et les bouchers que pour les chasseurs.

***

Pour finir ce billet sur une note humoristique, voici

a. un élément de définition du prédateur que l’on trouve sur le site du CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales), qui est ma principale référence lexicologique (j’y passe en moyenne une heure par jour, comme d’autres sur les réseaux sociaux) même si on n’y trouve pas tout :

« II. −Subst. et adj.,BIOL. ANIMALE ET VÉGÉT. A. −(Animal ou plante carnivore) qui se nourrit d’espèces animales ou végétales brutalement détruites au risque de les mettre en danger. »

J’aimerais beaucoup savoir comment on peut manger quelqu’un – animal ou végétal – sans le mettre en danger.

b. des suggestions du moteur de recherche que j’ai utilisé pour écouter le grognement de l’ours

Comment on appelle un ours ? est évidemment ma préférée.

des remerciements (2)

Cambourakis nous envoie ce soir de nouveaux extraits des coups de cœur pour L’Évaporée relevés chez des libraires. Wendy et moi sommes infiniment reconnaissante à ces dernier.e.s. <3

« Ce livre parle d’amour, d’amour total, absolu, qui vous habite, vous pénètre, vous submerge. Celui qui vous quitte, vous hante, vous révèle. »
Librairie-café Les Déferlantes

« Jenny et Ève sont amoureuses, d’un amour évident, lumineux et solide. En tout cas, c’est ce que pensait Jenny, juste avant qu’Ève ne prenne la suite sans dire un mot. Dans ces conditions, comment se reconstruire quand l’autre vous refuse le droit à une explication ? L’autre moitié de l’histoire se déroule devant nous et le lecteur alternant entre les points de vue peut colorer l’image en noir et blanc d’une centaine de nuances. L’Évaporée est une belle et douce romance. »
Librairie La Galerne

« À la fois histoire d’une rupture et interrogation sur l’écriture, ce texte nous porte magnifiquement au gré de l’histoire d’Ève et de Jenny… »
Librairie La Carline

« La prouesse de cette écriture à 4 mains donne à ce récit un rythme très particulier auquel j’ai adhéré instantanément. »
Librairie L’Ombre du vent 

« Un grand roman d’amour, au style incandescent, ou réalité et fiction se répondent et se complètent sans cesse pour tenter d’apporter des réponses à l’inexplicable. »
Librairie du Channel

« L’histoire de l’errance nécessaire à la suite de toute absence, écrite avec finesse, sensibilité et émotion..»
Librairie Payot Neuchâtel

« Une magnifique réflexion sur l’amour mais aussi sur la création et la façon dont les différentes parties d’un couple concilient des choix de vies divergents. »
Librairie Un livre et une tasse de thé

« C’est un très beau texte sur la rupture, qui suit à travers passé et présent le parcours de nos deux protagonistes. Un très bon moment de lecture ! »
Librairie Une Autre page

« Cette expérience littéraire à quatre mains est très réussie ! On oublie qu’il y a du vrai, qu’il y a de la création, on se prend juste à espérer une happy end !! »
Librairie Vivement Dimanche

« Récit magnifique d’amours déçus. »
Librairie Point Virgule

« Quelle délicatesse, quelle sensibilité, quel livre. »
Librairie La Régulière

« Un incontournable. »
Librairie Le Failler

« Dans ce roman éblouissant, les deux autrices explorent les forces de vie qui sous-tendent et travaillent une relation amoureuse sincère, le deuil, la perte et l’insupportable attente ainsi que la force magnifique des mots, de la création littéraire. Le tout avec une justesse et une intelligence folles. À lire absolument ! »
Librairie Club

« C’est un roman né d’une rencontre entre deux autrices. C’est le récit d’une rupture vue par les deux protagonistes, car « l’expérience de chaque être en ce monde est une solitude vraiment irrémédiable ». Un livre très beau sur les sentiments et les façons différentes de les vivre. »
Librairie Garin

« Une histoire d’amour lesbienne écrite à 4 mains, le récit d’une rupture où l’on peut entendre les deux voix, les deux versions de l’histoire, pour réparer les cœurs brisés… »
Librairie Le Monte-en-l’air

« Les autrices nous confient avec beaucoup de pudeur un récit traitant de la rupture amoureuse. Roman à deux voix, sensibles et complémentaires, laissant la parole aux douleurs, à la tristesse puis à l’après comme un renouveau ou un retour. »
Librairie Les Villes invisibles

« L’écriture est cathartique, on sent que Wendy et Fanny sont des âmes sœurs littéraires qui se sont trouvées.  Coup de cœur de cette rentrée littéraire. »
Librairie La Forge

« Magnifique, fort, délicat, un roman original et passionnant qui réinvente le discours amoureux. »
Librairie Page et Plume

« Coup de cœur de cette rentrée littéraire. »
Librairie Maipiù

« Une expérience littéraire exaltante et poétique. Ou comment transformer la douleur d’une rupture incomprise et soudaine en un livre beau et doux. »
Librairie-café Le Murmure

« L’amour et l’écriture sont au coeur de ce roman qui explore avec sensibilité les limites et les événements qui nous bâtissent. »
Le Silence de la mer

« S’il s’ouvre sur une rupture, une évasion, le roman de Fanny Chiarello et Wendy Delorme est bel et bien une histoire d’amour. Et les autrices dépeignent l’état amoureux, ce qui le génère et ce qui l’entrave, avec une grâce et une justesse infinies. »
L’Atelier

/ 3 : Rita

la librairie la Régulière, à Paris, est aussi la maison de Rita ; parfois, elle dort face à un public d’une trentaine de personnes, ça n’affecte pas la qualité de son sommeil

et puis parfois elle traverse la scène

pour aller aux toilettes

(merci à Jagna pour la photo de Wendy, Rita et moi)

Vertébrale(s)

Mes co-Vertébrales et moi-même avons concocté un petit document pour présenter notre projet. Le voici.

Rencontre entre Fanny Chiarello, Aude Rabillon et Florentine Rey dans les dunes du Havre de Regnéville-sur-mer en mai 2022

Un groupe de recherche et une résidence nomade

VERTÉBRALE(S) est un groupe de recherche initié par Fanny Chiarello, Aude Rabillon et Florentine Rey, dont les questionnements tournent autour de la forme et du dispositif dans la création artistique. Animées par l’intuition d’un inédit-inouï, d’un quelque chose du monde qui reste à penser et qui se trouve probablement du côté du féminin, Vertébrale(s) propose de valoriser une pensée hors des cadres, une pensée des interstices et des lisières, explorant des formes ouvertes, mouvantes, évolutives.

VERTÉBRALE(S) se déplace à la rencontre d’autres créatrices – autrices, plasticiennes, musiciennes, poètes, photographes, compositrices, chorégraphes, circassiennes, illustratrices, etc. -, pour les inviter à échanger et à partager leur réflexion autour des pratiques artistiques, accueillant de nouveaux contenus, des visions, des intuitions.

VERTÉBRALE(S) adopte l’itinérance comme mode de rencontre et de recherche.

Au commencement

Fanny Chiarello, Aude Rabillon et Florentine Rey se sont rencontrées au Centre de Création des Fours à Chaux à Regnéville-sur-Mer en mai 2022. Leur entente s’est cristallisée dans les dunes du Havre de Regnéville-sur-mer au petit matin, au hasard d’un paysage sans bords, flottant et variant.

Intuitions

Nous avons l’intuition d’un impensé dans le monde qui se situe probablement du côté du principe féminin. Les forces de ce principe féminin peuvent avoir trait à la corporéité, à une expérience spécifique de l’altérité ainsi que, précisément, à la part de l’intuition dans l’élaboration d’une pensée et d’un langage en marge des rhétoriques. Nous percevons une corrélation très vive entre ces forces et les formes que nous explorons et cherchons.
Cet impensé/inexploré concerne également la question des espaces, en particulier des espaces interstitiels, que nous sentons extrêmement liés à nos recherches formelles. Nous pensons qu’il est essentiel de prendre en considération ces espaces interstitiels, ces « vides entre », ces non lieux.

Pistes

VERTÉBRALE(S) c’est convoquer les forces du principe féminin comme celles des espaces interstitiels en se demandant comment elles peuvent être génératrices de formes ouvertes, en mouvement, respirantes, évolutives pour accueillir de nouveaux contenus, visions, intuitions.

VERTÉBRALE(S) c’est partager et expliciter nos démarches artistiques, capter, nommer, penser les formes qui nous traversent, habiter les interstices, les transitions, explorer les bords et les non lieux.

VERTÉBRALE(S) prend la forme d’une résidence nomade : aller dans des lieux où les interstices sont prégnants et saillants (zones rurales, havre normands, zones industrielles, terrils, etc.)

VERTÉBRALE(S) c’est repérer et questionner les formes de pensées collectives et s’interroger sur la marginalité de certaines collaborations. La création peut-elle être pensée comme matière, comme lien physique, comme contact ?

Collaborations

Au gré des hasards, des rencontres, des lieux qui nous accueillent, VERTÉBRALE(S) invite des créatrices à échanger, à partager leurs recherches et à s’exprimer en public accompagnées par les coordinatrices. Les invitées sont choisies pour leur recherche artistique, leur questionnement des formes dans leur pratique et leur rapport au territoire qu’elles occupent.

2022 – 2023 : deux premières sessions en Normandie et dans les Hauts-de-France
Du 18 au 22 novembre 2022 au Centre de création des Fours à Chaux de Regnéville-sur-mer
Les 27, 28 et 29 janvier 2023 à la Villa Yourcenar à Saint-Jans-Cappel

Organisation des trois jours

Premier jour : rencontre avec les invitées, partages des pratiques et des idées autour d’un déjeuner commun et d’une après-midi consacrée aux recherches.
Deuxième jour : temps de réflexion entre les coordinatrices et mise en forme des idées et des matériaux.
Troisième jour : petites formes participatives et improvisées avec le public

Traces

A l’issue des trois jours, les coordinatrices pourront mettre en ligne une trace des journées et permettre à celleux non présent·e·s pour le temps de partage public de prendre connaissance des avancées. Elles rendront compte à leurs façons : écrit, vidéo, sons…

Les vertébrale(s)

Fanny Chiarello est romancière et poète.
En courant ou à vélo, avec son appareil photo et son carnet, elle cherche les résidus de sauvagerie dans les villes et les intrusions de la civilisation dans la nature, puis elle écrit des trucs. À ses heures perdues, elle constitue un répertoire de créatrices sonores du monde entier. http://www.fannychiarello.com/

Aude Rabillon est compositrice électroacousticienne.
Captant le hors champ, affectionnant ce qui (se) décale et nous déplace écoutant, elle aime à tendre son micro pour recueillir les presque rien et les bruissements, les paroles perdues et éclats de voix. Elle s’attache à les amplifier et les tisser ensemble jusqu’à ce qu’ils trouvent leur place et leur juste résonance. https://auderabillon.wordpress.com/

Florentine Rey est poète et performeuse.
Elle a choisi de vivre au plus près d’une liberté têtue et nomade, cherchant à agrandir l’espace en soi qui permet la pensée et la création. https://florentine-rey.fr

Paris avec Wendy & Cie

Ce week-end à Paris, j’ai d’abord rencontré Coraline Aim, autrice de Red Flag et future invitée des Vertébrale(s), dont je parlerai ici très bientôt. Puis j’ai retrouvé Wendy et nous avons présenté L’Évaporée aux Mots à la Bouche ; j’étais heureuse de faire la première rencontre de ma vie dans une librairie LGBT (il est étonnant, pour qui a découvert son homosexualité à 11 ans et publié des histoires mettant en scène des couples de femmes depuis l’âge de 25 ans, d’avoir dû attendre l’âge honorable de 48 ans pour accéder à une librairie du milieu – ce que je dois, j’en suis parfaitement consciente, à ma co-autrice, qui quant à elle en est une icône).

(merci à Rachel pour la photo)

J’ai beaucoup aimé l’expérience, la librairie était pleine, les lecteur.ice.s tou.te.s souriant.e.s, leurs questions nombreuses et intéressantes, j’étais heureuse de rencontrer trois personnes de Cambourakis, Caroline, Rachel et notre éditrice, Laurence Bourgeon, et j’ai eu la bonne surprise de revoir Marianne Dupain et Annah, que je n’avais pas vues depuis mars à Regnéville-sur-Mer. Nous avons bu des verres jusque tard.

(merci à Jo pour la photo)

Et cet après-midi, nous étions à la Régulière, autre super librairie, une fois encore face à un public nombreux (surtout pour un samedi après-midi) et très spontané, avec des questions qui fusent de partout et de belles rencontres pendant les dédicaces. Ci-dessous, Wendy et moi entourons notre éditrice, Laurence, qui nous aura vraiment consacré une bonne partie de son week-end. Je mesure notre chance <3

Ensuite de quoi, avant que je ne rentre m’effondrer de fatigue dans mon Airbnb very parisien (il faut traverser le bac de douche, dans la cuisine, pour atteindre les toilettes), renonçant à rejoindre mes amies Marianne et Annah, j’ai enfin bu un verre avec Wendy.

TESTE

Mon poème L’autoroute de l’An 2000 figurera dans le numéro d’automne de la revue TESTE. Merci à Cédric Lerible pour son invitation et à toute l’équipe de m’y accueillir – surtout pour un numéro qu’illustre un si magnifique cerf…

TESTE 47 – véhicule poétique – automne 2022
82 pages – 10 € – 26 x 19 cm – issn 2112-4469
Couverture Alexandre Marchi « Le brame du cerf » (détail).
Commandes en librairies courant du mois d’octobre.

L’Obs

Un immense merci à Élisabeth Philippe pour sa chronique de L’Évaporée dans L’Obs et pour son dossier sur ce qu’elle appelle la nouvelle vague mauve, qui nous cite également, Wendy et moi.

hier

dans la magnifique librairie du Channel, à Calais, Clara animait la première rencontre de sa vie et elle était parfaite ; et les lecteur.ice.s étaient formidables, je me souviendrai longtemps de Ninon, de sa grand-mère, d’une seconde Clara, d’Armelle, d’une jeune lycéenne survivante d’une autre évaporation et de bien d’autres – et de leurs sourires, de leurs rires, de leurs questions, de leurs exclamations, de nos discussions pendant les dédicaces. J’ai aussi aimé le délicieux repas vegan préparé par le chef du Channel et transporté à travers le bâtiment désert à la lueur des téléphones, les conversations à bâtons rompus avec Clara, Basile et Marie. Et le gîte du Channel, qui m’a fait regretter d’avoir décliné, il y a 23 ans, une proposition de résidence (si vous voulez bien m’inviter de nouveau, merci d’avance). Et les rues de Calais, tôt le matin. Et le spectaculaire lever du soleil. Et le train régional tortillard qui s’arrêtait à toutes les gares, et les paysages donnaient envie d’être sur un vélo, à parcourir ces chemins de campagne, zigzaguant entre les marais.

(Clara et moi pendant la rencontre ; merci à Basile pour la photo)

ci-dessus, le château d’eau du Channel au lever du soleil et ci-dessous, le paon dans le parc qui fait face à l’hôtel de ville et à ses Bourgeois de Calais

Des chevales en vivarium dans le centre-ville :

et un sujet de réflexion – d’autant que, par le plus grand des hasards, je suis passée au moment où une équipe municipale décrochait les grappes de ballons

Je me suis dit que je pourrais vivre à Calais. Que je pourrais vivre à Dunkerque. Où, encore ? A Douai, à Valenciennes, à Beuvry… Dans pas mal de villes, à vrai dire, moi qui pendant des décennies de vie lilloise n’ai pu concevoir de vivre dans aucune des villes que je traversais, dans aucune des villes où je séjournais brièvement pour une rencontre, une résidence, un festival. J’ai bien changé, maintenant que je suis bien là où je suis ; je pars d’un pas alerte, puis je souris de revenir, je souris dès les premiers terrils à l’horizon (ce matin, Noeux-les-Mines).

Le Channel

Merci à Clara Liparelli, de la librairie du Channel, de m’avoir signalé ce très chouette article paru aujourd’hui dans Nord Littoral, et merci à Émilie Demeulemeester, qui en est l’autrice.