C’est bien la première fois de ma vie que je fais partie d’un top 50 – celui de Bookmat, les 7 derniers jours, 3 places derrière le nouveau Kim Gordon.
On peut désormais trouver le livre chez deux disquaires parisiens, Le Souffle Continu et Pop Culture ; à Londres, au Café Oto et à la librairie Donlon. On peut aussi le commander sur le site de Rough Trade. Nous le présenterons au festival Jazz is Dead à Turin le 24 mai, puis à Milan. En attendant, nous en apporterons quelques exemplaires à Nantes pour le festival Variations, du 5 au 7 avril.
Vendredi dernier, le lancement de Basta Now au Café Oto a été pour nous un enchantement. La plus grande partie de nos ami-e-s londonien-ne-s étaient de la fête, ainsi que mes deux meilleures amies venues de Lille pour l’occasion. Après ma discussion avec Jennifer Lucy Allan (que je remercie encore pour son enthousiasme et la finesse de l’échange), Jennifer Walshe a subjugué la foule, puis à son tour Ondata Rossa.
Ici, Dali applaudissant le discours de fin de résidence de Valentina.
J’aime beaucoup la photo ci-dessous, prise par mon Antique, d’autant qu’on voit sur les côtés quelques-un-e-s de nos ami-e-s, plus ou moins flou-e-s – Davide, Susumu et, à droite, Clémentine et William.
Hier, après avoir donné une interview à mon magazine préféré (à suivre), j’ai reçu ces photos des gérantes de la librairie Donlon (LA librairie dans laquelle nous allons au moins une fois à chacun des mes passages à Londres) : voici Basta Now en vitrine et en bonne compagnie. J’ai un peu l’impression de vivre un rêve adolescent et je suis infiniment reconnaissante pour cet accueil inespéré du livre, notamment (enfin) pour les retours de lecture très rassurants.
Après des années à recenser quelque 2400 femmes, trans et non-binaires œuvrant dans les musiques expérimentales, des mois de recherches, d’écriture, de traduction, d’échanges avec des labels, des artistes, des photographes, je suis en train de lire les épreuves de Basta Now – notre graphiste Karolina m’envoie les chapitres à mesure qu’elle les met en page. Évidemment, nous sommes en retard puisque le livre doit partir en impression lundi, mais j’ai bon espoir qu’il soit prêt pour son lancement le 8 mars au Café Oto, à Londres, pendant la résidence de Valentina. Ce sera la première publication papier de Permanent Draft, notre label. Il sera présenté en même temps que nos deux premiers vinyles, dont je suis très fière et dont je parlerai en temps voulu.
Au cours de ces dernières semaines, pour récupérer des crédits photographiques, j’ai contacté par Internet de très nombreux-ses artistes dont la générosité, la disponibilité et la simplicité m’ont tour à tour émue et euphorisée. Je sais déjà que j’en rencontrerai quelques-un-e-s au lancement, qui nous feront l’amitié d’être présent-e-s. Gratitude éternelle à elles, à eux, ainsi qu’aux labels et aux agent-e-s.
Permanent Draft n’a encore sorti qu’une cassette, c’est vrai, mais elle est dans le TOP 100 de l’année de The Quietus, à la place 43 – très beau nombre premier dont j’espère qu’il nous portera chance. Merci à Jennifer Lucy Allan pour son enthousiasme. C’est avec elle que je m’entretiendrai au Café Oto, à Londres, le 8 mai 2024, pour le lancement de mon livre sur les femmes, trans et non-binaires dans la musique expérimentale, qui sera donc la deuxième parution de Permanent Draft. Des vinyles suivront.
Ce pourrait être la BO du manuscrit que je suis en train de finir, un roman de fantômes dont ce sera la troisième mouture, où le mystère s’insinue dans le quotidien, des inadaptées se rencontrent et des esprits tourmentés finissent par trouver la paix – ici, on l’entendra, ils vont jusqu’à danser sur un remix de Laura Cannell par Madame Nik Colk Void. Trois de ces titres figurent vraiment dans le roman. On peut écouter ici ce mix assez acrobatique (je superpose parfois jusqu’à trois pistes, comme dans le précédent Basta Now). Au programme :
Phantom Orchard Orchestra (Zeena Parkins, Ikue Mori, Maja Solveig Kjelstrup Ratjk, Hild Sofie Tafjord, Sara Parkins, Maggie Parkins & Shayna Dunkelman), Over the Gap; LOONY, Summertime/Cigarettes; Éliane Radigue, L’île re-sonante; Pauline Oliveros, Ghostdance: Private Journeys; Meredith Monk, Songs from the Hill: Prairie Ghost; Meg Baird & Mary Lattimore, Ghost Forests: Between Two Worlds; Lena Willikens, Phantom Delia; Lana Del Rabies, Ghost; Ectoplasm Girls, This Is; Cucina Povera, Zoom 0005; Sarah Davachi, Ghosts and All; Bekah Simms, Jubilant Phantoms; Ka Baird, Spiritus Operis; Laura Cannell – Nik Colk Void remix, Closer to Heaven
Le début de mon année a été aussi épuisant que passionnant ; je n’ai rien pu assimiler de ce que je vivais, tant tout s’enchaînait. Suis-je vraiment allée en Californie ? Sur la photo qui accompagne ce mix, nous sommes en vol vers elle ; à mon retour, j’allais filer directement de l’aéroport London Heathrow à la Villa Yourcenar pour une session Vertébrale(s), sans même repasser par chez moi, le cerveau ramolli par le jetlag. Pas le temps de me remémorer les deux semaines intenses entre Los Angeles et San Francisco. Et toute l’année, jusqu’au mois de mai, serait ainsi, sans répit, sans respiration. En février, j’ai commencé à sentir les signes du burn-out et je commence tout juste à me sentir mieux mais mon corps a pris dix ans.
J’ai essayé de traduire (avec humour) ce que j’ai ressenti pendant ces quelques mois dans le mix que voici. Des femmes pleurent, rient trop fort, crient, sifflent, des batteries s’emballent, des cuivres fondent. Je me suis beaucoup amusée : par moments, on entend trois morceaux simultanément, Jennifer Walshe et Ursula Häse semblent communiquer par yodel depuis deux sommets montagneux distants, Jennifer toujours elle et Yoko Ono se répondent dans une langue animale inconnue tandis qu’Anne Gillis sanglote et que Le Fruit Vert réprouve ces vanités des vanités des vanités des vanités des vanités des vanités des vanités. Je veux bien faire ça comme job : mixeuse. Pas DJ, non, ce que j’ai fait sur ce mix-là a plus à voir, au fond, avec les plunderphonics – sauf que je ne pars pas de chansons populaires mais de
Anne Gillis, Ondulatoires Jennifer Walshe / The Dowager Marchylove, The Wasistas of Thereswhere Bär&Hase, YodExpAli Le Fruit Vert (Andrea Jane Cornell & Marie-Douce St-Jacques), La Castiglione Yoko Ono, Fly Carolyn Connors, I’m a Big Man Valentina Magaletti, Untitled Guylaine Cosseron, Dis-le Ka Baird & Muyassar Kurdi, III Shitney (Katrine Amsler, Maria Faust, Qarin Wikström), Do you Like it? Susana Santos Silva & Alexandra Nilsson, Blue Noise a.hop (Ryoko Akama, suzueri, Veronica Cerrotta, Anne-F Jacques, Bonnie Jones, Elizabeth Millar, Liew Niyomkarn, Lynette Quek, Valentina Villarroel Ambbiado), A Rhythm and Portrait Song Kusum Normoyle, Octopus Salomé Voegelin / Claire Rousay, Hating it
Fabuleux moments avec Permanent Draft et le quatuor éphémère EP64-63, réunis à New River Studios à Londres, avant-hier, pour fêter la parution de notre première cassette par une nouvelle impro collective hyper volcanique. Ci-dessous avec moi, de gauche à droite, Agathe, Karolina (notre super graphiste), Yoshino, Valentina et Dali.
Et les quatre musiciennes, savourant les ovations après leur concert surpuissant :
Ce soir (de 23h à minuit – c’est-à-dire au moment même où nous fêterons le lancement de notre première cassette à New River Studios), Rinse FM France diffusera un mix de Permanent Draft à l’invitation du formidable (et adorable) Sébastien Forrester. Je me suis beaucoup amusée à préparer notre moitié du programme, avec les titres suivants :
Tanya Tagaq, Sulfur Puce Mary, Dissolve Amirtha Kidambi & Lea Bertucci, Extensions & Distortions Nour Mobarak, Monte Albán Scream Li Yilei, A Hush In The Dark Valby Vokalgruppe, Bah (Opsendelse) Audrey Chen, … Hand Ute Wasserman, Strange Songs (extrait) Nina Dante & Bethany Younge, When the Frogs Wake Alexandra Spence, Bell, Fern III Ute Wasserman, Strange Songs (extrait) Klein, Camelot Is Coming
(les souffles et le cri sont de Jarboe – plus précisément de Swans, Hypogirl)
Et Sébastien a joué le jeu du 100% féminin pour sa moitié du mix. Je le remercie doublement…
Merci à Jennifer Lucy Allan pour la première chronique de notre première parution – dommage qu’elle n’ait pas profité de cette occasion rêvée pour annoncer la naissance d’un label de musique expérimentale 100% féminin (le premier au monde, quand même – sauf erreur). Surtout un label qui publie une cassette boss level…
Le lancement officiel de la cassette se fera la semaine prochaine à Londres, à New River Studios. Merci à Karolina pour ces superbes affiches
Demain, nous fêterons l’anniversaire de Valentina et la première publication de Permanent Draft, qui voit réunies quatre musiciennes incroyables :
Dali de Saint Paul (Harrga, Viridian Ensemble, EP/64, etc.) est une vocaliste expérimentale qui multiplie les projets dans de nombreux registres ; elle y explore toutes les potentialités de la voix avec une intensité rare. Compositrice électroacousticienne et violoniste, Agathe Max (Abstract Concrete, KURO, Mésange, These Towns, etc.) travaille les textures et creuse une voie singulière à travers de nombreuses collaborations. Yoshino Shigihara (Yama Warashi) nourrit sa pop psychédélique atypique, à la fois tendre et engagée, de la folk et des danses rituelles japonaises, de free jazz et de musiques du monde. Valentina Magaletti (Vanishing Twin, Holy Tongue, Moin, CZN, Better Corners, Avvitagalli, V/Z, etc.) est une percussionniste qui s’illustre dans un large spectre de musiques expérimentales, des plus subtiles aux plus vitaminées, jouant aussi bien dans des grandes salles que dans des musées.
La rencontre à New River Studios de ces quatre musiciennes inventives rompues à l’improvisation allait être mémorable. Nous la devons au projet EP/64 de Dali, qu’elle décrit comme une invitation, lancée à ses ami.e.s musicien.ne.s, à célébrer la liberté et la joie d’être ensemble à travers la musique. Le projet, a-t-elle décidé, s’arrêtera après la soixante-quatrième performance. Intitulée EP 63 / Ondata Rossa, cette cassette veut donc conserver une trace de l’avant-dernière improvisation collective dans le cadre de ce projet à la fois ambitieux et généreux.
Dali : « About Ondata Rossa – red wave/tide. The title came to me after a jam and chat with Joanna Pucci, years ago. We were talking about the sometime overwhelming effect of period on some women, and being also political, it could be the surge of new ideas and actions, we urgently need to reinvent the world, life together. (…) Ondata Rossa est un titre assez adapté je crois à notre impro ce jour-là comme certains spectateurs me l’ont dit : ils ont eu l’impression d’être submergés par notre son et que c’était bénéfique, revigorant ».
En effet, si les univers des unes et des autres ont parfois des échos mélancoliques et sombres, la puissance générée par leur intersection est une force vive et lumineuse, par quelque étrange alchimie. Elle s’est aussi accompagnée sur scène d’un déferlement de couleurs et de formes. Laura Phillips, artiste visuelle, projetait en direct des images filmées qu’elle mêlait aux formes issues de sa propre collection, oscillant entre abstraction et figuration. Les deux images en faces A et B de la cassette sont issues de la performance et donnent un aperçu de son univers visuel.
Permanent Draft est heureuse et fière que cet étonnant EP 63 soit son DRAFT 1.
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Merci à Karolina, notre formidable graphiste, qui a donné forme aux idées que nous avions émises en décembre, notamment à mon envie d’un boîtier en carton et d’une carte de style marabout pour les crédits. Finalement, le boîtier nous est parvenu en carton blanc plutôt que kraft et nous allions en pleurer quand l’inextinguible enthousiasme de Dali nous a remises d’aplomb. Le 26 avril, un concert de lancement aura lieu à New River Studios avec le quartet au grand complet, venez venez…