Différent trains

Demain, Valentina et moi nous rendons au Transmissions Festival. Pour rejoindre mon amoureuse à Rome, je vais prendre deux trains, un avion et encore un train ; puis, ensemble, nous prendrons trois autres trains jusqu’à Ravenne. Soit un peu plus que mes quatre trains et un taxi d’hier pour rentrer de Regnéville avec un crochet par la Maison de la Radio et un direct sur France Culture avec Wendy.

J’aurai un peu le tournis après tout ça et sans doute envie de courir pour évacuer les toxines du voyage. Ensuite, je commencerai à avoir un sérieux trac de jouer dans un festival où je serai strictement la seule à ne pas être une superstar de la scène expérimentale et la seule à ne pas avoir l’habitude des grandes jauges – si un public de 650 personnes n’est rien pour ces formidables performeur.se.s, pour moi c’est proprement vertigineux (et dire que je vais lire en anglais…)

En attendant, notre amie Laila Sakini a inclus dans sa dernière émission sur Noods Radio les deux courts morceaux de notre 45 tours Permanent Draft. On peut voir la playlist entière et, mieux, l’écouter, ici. Merci Laila <3

Transmissions festival

Si on m’avait dit, il y a neuf mois encore, qu’un jour je partagerais une affiche avec les légendes de la scène expérimentale que sont Valentina, Kali Malone ou encore Lucrecia Dalt, même un tout petit bout de l’affiche, je me serais esclaffée. Merci à Valentina et à Marta Salogni pour leur confiance.

Permanent Draft : ta mère

La version numérique est en ligne aujourd’hui ; quant à l’objet, il sera disponible le 2 décembre : Permanent Draft est un flexi disc (45-tours souple, une seule face gravée) inséré dans un livret de 13 photos et 13 poèmes. Il esquisse la ligne esthétique de notre label et sort sur le label ami Horn Of Plenty de Nick Hamilton ; le graphisme est de Karolina Kołodziej, qui nous suit également dans l’aventure du label. Merci infiniment à eux deux. On peut donc désormais se procurer Permanent Draft ici.

Pourquoi le « ta mère » du titre, me demanderez-vous ? Parce que sur l’un des morceaux, je dis « Tu souris mais la vérité est amère », phrase traduisant littéralement ce qu’une passante a dit à Valentina un jour, dans une rue de Londres, « You smile but the truth is bitter ». Le mix fait clairement entendre un ta mère qui nous fait beaucoup rire. L’image sur la pochette est tirée du mode d’emploi d’un masque facial hydratant.

Voici le texte que Valentina et moi avons écrit avant-hier, à la demande de Nick, pour présenter l’objet sur Bandcamp :

Conceived as a manifesto for eponymous all-female label Permanent Draft, this limited flexi comes with a booklet of poetry and pictures based on the prime number 13.

Permanent Draft aims to highlight works showing a certain taste for fragmentary, irrepressible creative eruption and lo-fi experiments. Leaving the grandiose apart to pay and bring attention to the sounds, details and anecdotes of everyday life, picking up raw material from the ordinary.

Bitter truths, migrainous fulfilments, dead clowns, broken gods, taffeta fairies, fruit foxes and non-binary empty frames outline these very aesthetics.

crédits

Music composed, recorded and produced by Valentina Magaletti
Vocals and texts by Fanny Chiarello
Photographs by Valentina Magaletti & Fanny Chiarello
Mixed by Leon Marks
Mastered by Marta Salogni
Design by Karolina Kołodziej

Dire que je suis heureuse de cette parution serait un ridicule euphémisme…

le pompon

Hier à la MEP, nous avons vu cette inscription étonnante, qui semblait répondre à point nommé à une nouvelle déception éditoriale (par chance, celle-ci m’est échue deux jours après une excellente nouvelle, dont je parlerai bientôt ici).

Nous avons aussi pris cette photo très Permanent Draft.

Ici, je pose avec un sanglier très en colère – pour changer.

Tous les soirs, quand Valentina s’assied à sa batterie et s’apprête à jouer pendant 35′ à un rythme extrêmement soutenu, sans temps mort, je suis en proie à une sorte d’anxiété. J’ai peur que quelque chose ne se passe pas bien, qu’une baguette s’envole ou je ne sais quoi. Ça la fait rire (elle a joué des milliers de fois en concert) et ça l’attendrit à la fois. Hier, j’ai réussi à ne pas entendre ni voir qu’elle avait cassé une mailloche et en avait attrapé une autre aussi vite pour la remplacer ; je m’en suis rendu compte quand les lumières se sont rallumées et que j’ai vu le pompon sur le sol du Centquatre.

Ce midi, Valentina a fait la pub de L’Évaporée à la Librairie du Parc, à la Villette.

Ce soir, nous avons admiré le coucher du soleil une dernière fois par la fenêtre de notre chambre.

Demain, nous prenons le train pour Lens

légendes

Ce week-end, Valentina jouait avec Marta Salogni en première partie de la reine du Buchla (synthétiseur analogique modulaire), Suzanne Ciani, dont j’ai déjà beaucoup parlé sur ce blog (notamment ici et dans mon journal de confinement) parce que son album avec Kaitlyn Aurelia Smith, Sunergy, est l’un de mes 73 albums préférés au monde, celui dont j’aime dire qu’il continent la Californie comme quelque chose de très mystérieux et de la taille d’une orange (à en croire les livres) contenait l’univers entier la seconde avant le big bang. Marta jouait avec quatre splendides magnétophones à bande et Valentina était à la batterie et au vibraphone ; j’ai pleuré d’émotion. Voici quelques très belles photos prises par Jose Ramón Caamaño pour Baba Yaga’s Hut.

Après les concerts, nous avons passé une bonne soirée dans les loges, en compagnie de nos ami.e.s Susumu et Yoshino, à discuter avec Suzanne, qui est aussi simple, adorable et intéressante que virtuose et talentueuse. Il y a des gens comme ça, qui ne déçoivent pas.

un quartet éphémère (2)

Je les évoquais dans mon précédent billet, voici (de gauche à droite) Delphine Dora, Aby Vulliami, Sylvia Hallett et Valentina dans le cottage de Sylvia, prenant le thé après la répétition. Et ce soir, c’est le concert au Café Oto.

Café Oto

C’est désormais officiel, je lirai mon premier recueil de poèmes en anglais le 13 décembre avec mon amoureuse, à l’occasion de sa résidence de trois jours au mythique Café Oto. Il y aura aussi plein d’ami.e.s. A priori, le 13 décembre, ma première collaboration avec Valentina sur supports devrait être disponible, si les délais de fabrication le permettent. 2 supports couplés à l’époque du tout-numérique, c’est enthousiasmant. J’ai très hâte de vous en dire plus et de vous parler aussi de notre autre projet, qui devrait prendre forme prochainement…

Un quartet éphémère

Je correspondais depuis peu avec Delphine Dora quand j’ai rencontré Valentina ; il était alors déjà prévu qu’elles jouent ensemble cet été (elles ne se connaissent pas encore), une coïncidence qui, à l’époque, nous a laissées perplexes. Je me réjouis de rencontrer enfin Delphine en 3-D la semaine prochaine, après six mois d’échanges sur la création et sur nos conditions d’artistes, entre autres. Je me réjouis aussi d’entendre quatre formidables musiciennes dans ce haut lieu de la musique expérimentale qu’est le Café Oto. (Cliquer sur l’image pour plus d’infos, si jamais vous êtes dans le coin le 15 août.)

Quand je rentrerai de Londres, l’été sera déjà presque fini, la rentrée proche, mon roman avec Wendy en librairie. Ce très bel été aux plaisirs variés sera passé à une vitesse incroyable – je réclame une rallonge de trois mois, avant que les salles de concert et les librairies ne nous jettent dans une nouvelle spirale de trains et d’avions (non que Valentina se soit jamais vraiment arrêtée bien longtemps, hier à Vilnius – assez incroyable pour m’envoyer des messages commentant ce qu’elle était en train de dire simultanément sur Radio Vilnius, que j’écoutais le direct en me disant que décidément, la pratique de la batterie doit favoriser le développement d’un double cerveau, au moins – et aujourd’hui à Hambourg avec Laila et quelques autres artistes, après une nuit de quatre heures). Bref, je réclame une rallonge d’été de trois mois. Oubliez la rentrée des classes, l’ouverture de la chasse, les plaquettes 2022-2023, laissez-nous tranquilles.

Broken Cuckoo Clocks

La première mixtape que Valentina et moi ayons faite ensemble (nous sommes en train de préparer la deuxième) est désormais en ligne ici. Voici la description que j’en fais : “This selection suggests the richness of female experimental creation and ranges between different genres, from drones to field recordings, from the most daring vocal variations to electronics. You will also find some unreleased songs. The atmosphere fluctuates between the strange and the comic.” Et la playlist (j’ai sélectionné 18 des titres, Valentina le reste et c’est elle qui a mixé l’ensemble puisqu’en ce qui me concerne, je ne sais pas faire ça) :

Valentina & Fanny – L’amère vérité
Nissenenmondai – #4
Mutamassik – Long Beards
CZN – On An Asset Tip
John Glacier – If Anything
Klein – Claim It!
Cucina Povera – Pölytön Nurkka
Gazelle Twin – Hobby Horse
Valentina Magaletti – Excuse Me For Being Late
Tomaga – Rêverie For Fragile Houseplants
Fátima Miranda – Disasosiego
Venus Ex Machina – Elephant
Ectoplasm Girls – This Is
Stine Janvin – Like Last Night
Ka Baird – Orion Arms
Laurie Anderson – Walk The Dog
Tanya Tagak – Sulfur
Dame Area – Dicevi
Delia Derbyshire – Love Without Sound
Karen Willems – Schijfjes van plezier
Nadine Byrne – Okay
Karen Gwyer – Night Nails
MonoLogue – The Sea From The Trees – A2
Valentina Magaletti – Bubble Pain
Bredbeddle – Keep The Salt
Helena Celle – Streaming Music for Biometrics
Pamelia Kurstin – Tonic

4 ans + tard

Ces deux derniers jours, Valentina répétait à Paris avec Yasmine, Leisha et Sébastien, avant leur prestation à Barcelone, cette fois au festival Sónar. Lundi soir, elle est venue dormir à Lens mais hier c’est moi qui allais la rejoindre à Paris. J’étais d’humeur moyenne : je déteste Paris mais quand il fait 35° ça devient carrément insupportable. Par chance, il faisait quasiment froid, au Moulin Rouge – c’est là que ça se passait, il y a une salle de répétition au sous-sol, qui ressemble à ça

La répétition était très belle, intense ; j’ai découvert de nombreux inédits, un peu pleuré pendant un morceau et dansé sur mon pouf le reste du temps. Je n’ai pas trouvé le bon moment, tout au long de la soirée qui a suivi, pour parler à Yasmine de sa musique, ni pour la remercier – puisque c’est avec elle que ma merveilleuse amoureuse jouait sur scène le jour de notre première rencontre, il y a quatre ans, à Cambridge. Une autre fois, sans faute. En attendant, j’ai passé de très chouettes moments avec ces artistes aussi adorables que talentueux.ses. Ici, avec la fraction féminine du groupe – Sébastien nous ayant faussé compagnie à l’heure de l’apéro.