Ce matin, j’ai croisé une famille de cervidés : un chevreuil, une chevrette et leurs trois ados. Demain commencera leur calvaire pour les six prochains mois (je fais semblant de croire qu’ils vont s’en sortir, qu’ils vont échapper aux raclures de bidet en gilet orange). Voici la mère et les petits :
Et maintenant, je vous présente quelques-uns des nombreux animaux que j’ai rencontrés cet été, au cours de mes plus de 3 000 km de vélo et, pour les derniers, au cours d’une randonnée dans le Haut Jura. Vous allez voir des lapins, un lièvre, une faisane, des vaches, un grèbe huppé, une foulque macroule et l’un de ses petits, une paonne, onze cormorans, un héron, un gang d’oies cendrées, un agneau, un chamois et son ado. Ils sont la beauté. Le tombeau, c’est la saison de chasse qui s’ouvre demain dans le Pas-de-Calais (elle a déjà commencé dans d’autres départements).
Cette fois, c’est la formidable compositrice Natasha Pirard qui m’a invitée à faire un mix d’une heure pour la radio californienne Dublab. On peut entendre le programme ici.
Tracklist: HOUR ONE: FANNY CHIARELLO Renée van Trier – This ain’t Disneyland [Humble, CAF?, 2024] Mélodie Blaison – La Femme-Cygne [Avant Le Rivage, Wabi-Sabi tapes, 2024] Rebecca Lennon – Face to Face (by Salomé Voegelin, scores compilation) [Paint your lips while singing your favourite pop song, Flaming Pines, 2022] Keeley Forsyth – A Shift [The Hollow, 130701, 2024] Paola Lesina – Suspending [Suspending, self released, 2022] Susana Santos Silva & Alexandra Nilsson – Carnival in Svalbard [RADIO TWO, Superpang, 2022] Maria Bertel – Number III [Monophonic, Relative Pitch Records, 2024] Klank.ist Ensemble – C Atmosphere [V.Dialogs – self released, 2021] Sarah Hennies – Hi-Hat [Casts, Astral Spirits, 2020] Jaleh Negari – Gong [Arch Waves, Eget Værelse, 2016] IKI (feat. Marilyn Mazur) – Reincorporation [Masses, self released, 2024] Ladr Ache – Trafic de grues [Autopsie d’un pneu, Econore, 2021] Ava Rasti – Molten [Ginestra, Flaming Pines, 2023] Liz Allbee – Rille Estate [Rille, Relative Pitch Records, 2021] Great Statue – No wine glass is a highhat [Great Lake, Rockton Records, 2023] XEXA – Nha Dêdê [Vibrações de Prata, Principe, 2023] Violence Gratuite – Une Ouf [Baleine à Boss, Hakuna Kulala, 2024] Marina Rosenfeld – “Hey, Girls (It’s Not An Issue For You…)” (Teenage Lontano 3) [Plastic Materials, Room40, 2009] Renée van Trier – Whatdufaque (Pretty Normal Version) [Humble, CAF?, 2024]
HOUR TWO: NATASHA PIRARD Spresso – Day Out [Rockstars, self released, 2024] Lazzaro – Wide and Free [the Inner Land is Wine and Free, Bonambi, 2022] Amma Ateria – lighty [Vague Pure Affection, Bimodal Press, 2019] Ugnė Uma – HEAV’N [HEAV’N, self released, 2024] Amma Ateria – kone [Vague Pure Affection, Bimodal Press, 2019] Eva-Maria Houben & Irene Kurka – Adagio I, II & III [Voice with Piano, Wandelweiser Records, 2019] Megan Alice Clune – Pure fantasy [Furtive Glances, Room40, 2023] Jessica Ekomane – Solid Of Revolution (reworked live version) [Multivocal, Important Records, 2019] Marta Salogni – I’d Have To Think Your Answer Would Be No [Impeachment Trial Tapes, self released, 2020] Natalia Beylis – Mermaids [Mermaids, Touch Sensitive Records, 2023] Annelies Monseré – Dark ages (organ) [I sigh, I resign, Horn of Plenty, 2024]
Dans le dernier numéro du magazine Wire, il est question de notre performance, à Valentina et moi (j’étais là en featuring, je remplaçais le vibraphone) à l’Institute of Contemporary Art de Londres, avant l’été. Pour une surprise… Voici le passage qui nous concerne, moche assemblage de photos prises par Valentina avec son téléphone et envoyées par WhatsApp. Lo-fi forever.
La plus petite subdivision, recueil de poésie écrit à quatre mains avec Katia Bouchoueva, paraîtra le 10 septembre aux éditions Lanskine.
Katia et Fanny s’écrivent depuis leurs villes de province, respectivement moyenne et petite. Elles ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrées, mais se sont lues. Ce qu’elles apprennent l’une de l’autre à travers leurs échanges de poèmes, elles l’apprennent surtout à travers des lieux. Lieux fondateurs, lieux de vie, lieux fantasmés, lieux refuges, lieux hantés. Leurs grands-mères, leurs amoureuses, leurs voisin-e-s, leurs ami-e-s et le personnel médical sont les invité-e-s de ces vignettes de leur quotidien passé ou présent, figures qui traversent les paysages modestes qu’elles affectionnent. Ce qu’elles se confient, au fond, c’est peut-être leurs subterfuges pour tenir dans un monde en flammes, en guerre, en constante réduction. Les petits cercles des pierres qui entourent le feu de camp, les petits cercles de proches, les petites subdivisions où l’on s’exerce à modifier le réel par la poésie – rien qu’un peu, comme on pose une main sur des omoplates secouées de pleurs.
C’est jeudi soir. Valentina et moi allons sans doute jouer en avant-première les morceaux de notre album à venir. Merci à Dali de Saint Paul pour son invitation, à Music to Come et Strange Brew de nous accueillir en si géniale compagnie.
Parmi les librairies où l’on peut trouver Basta Now en ce moment,
After8 Books (Paris, France)
Ancienne Belgique (Brussels, Belgium)
Artwords (London, UK)
Bis Aufs Messer (Berlin, Germany)
Cone Shape Top (Oakland, USA)
Donlon (London, UK)
Dying Lake (Tel Aviv, Israel)
Hyper Hypo (Athens, Greece)
Laietana de Llibreteria (Barcelona, Spain)
Magalleria (Bath, UK)
Materia Prima (Porto, Portugal)
Metropolis Bookshop (Melbourne, Australia)
Paard Van Troje (Belgium, Brussels)
Pages of Hackney (London, UK)
Pen Fight Distro (Salford, UK)
Photographers Gallery (London, UK)
Pony Books (Gothenburg, Sweden)
ProQM (Berlin, Germany)
Rare Mags (Stockport, UK)
Rile (Brussels, Belgium)
Shelflife Books and Zines (Cardiff, UK)
South London Gallery (London, UK)
Spruce (Manila, Philippines)
Taco! (London, UK)
Tender (London, UK)
UNITOM (Manchester, UK)
Cette liste n’est pas exhaustive (je constate qu’il y manque quelques lieux où je suis sûre qu’on le trouve) mais c’est celle qu’Antenne (l’un de nos deux distributeurs) vient de me fournir.
Nous, personnalités, associations et collectifs antispécistes, appelons à une mobilisation forte et claire contre l’extrême droite qui, partout et depuis toujours, s’attaque avec violence aux plus vulnérables.
Le spécisme, idéologie qui hiérarchise les animaux en fonction de l’espèce à laquelle ils appartiennent, se nourrit des idées défendues par l’extrême droite. En premier lieu : domination de certains groupes sur d’autres, acceptation des discriminations arbitraires et promotion active de politiques inégalitaires.
L’antispécisme est tout l’inverse. C’est un mouvement profondément égalitariste et altruiste, qui s’inscrit pleinement dans les luttes contre tous les suprémacismes, oppressions et préjugés qui nuisent à autrui.
L’éventuelle accession au pouvoir du Rassemblement National représente un péril terrible pour l’ensemble des groupes humains minorisés et pour tous les animaux. C’est aussi une menace pour l’ensemble des personnes défendant leurs intérêts : nous n’oublions pas qu’en 2022, Marine Le Pen a soutenu l’amendement dit « anti-L214 », qui prévoit la pénalisation fiscale des donateurs d’associations relayant les lanceurs d’alertes [1].
Jordan Bardella a voté contre l’interdiction des corridas, de la chasse le weekend et du gavage des oies et canards pour la production de foie gras, ou encore pour le maintien du chalutage en eau profonde dans les aires marines protégées et des subventions aux élevages intensifs [2]. Des prises de position peu surprenantes quand on sait qu’il qualifie l’antispécisme de « menace civilisationnelle » [3].
L’extrême droite et ses représentants ne se contentent pas d’abandonner les animaux ou de les oublier : ils agissent contre eux, contre leurs intérêts et leurs droits, de façon active, intentionnelle et répétée [4]. Nous ne nous laisserons pas berner par les séances photos de madame Le Pen entourée de ses chats, et refusons fermement toute instrumentalisation de l’animalisme à des fins racistes, notamment antisémites et islamophobes.
Nous avons conscience que, sur la question animale, bien peu sont à la hauteur des enjeux. Le chantier est immense et les animaux sont trop souvent mis de côté, voire systématiquement éclipsés. Nous ne manquerons pas d’exiger, comme nous le faisons depuis longtemps, que chaque formation politique fasse beaucoup mieux qu’aujourd’hui.
Mais nous savons aussi – nous en avons des preuves tangibles – que l’extrême droite est depuis toujours une ennemie naturelle et acharnée des groupes infériorisés, animaux compris, et que dans un pays fasciste, notre puissance d’agir pour eux a toutes les chances d’être réduite à néant.
Pour ces raisons, et parce que nous estimons que le silence n’est pas permis face à un tel danger, nous appelons à une mobilisation convergente, massive et sans ambiguïté contre l’extrême droite, ainsi qu’à un vote en faveur du Nouveau Front Populaire lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.
mon interview par Delphine Dora au sujet de Basta Now.
C’est le premier soutien que nous ayons reçu en France et j’en remercie infiniment Delphine (formidable musicienne dont je parle d’ailleurs dans le livre).
Il faut arrêter de penser qu’on se réveille ce matin dans un pays d’extrême droite, sous une pluie diluvienne : les élécteur-ice-s d’hier n’ont pas improvisé leurs convictions en passant le seuil du bureau de vote et la pluie n’est pas d’aujourd’hui, elle dure depuis octobre. Tout va bien, rien n’a changé. Nous pouvons continuer de consommer tranquilles et de savourer notre pouvoir de destruction. <3
Hier soir, j’étais sur la BBC, Radio 3, avec un mix de 30′ composé, à la demande de Kit Callin, producteurice de l’émission Late Junction, à partir du chapitre Mouths de Basta Now. On peut m’entendre et (plus intéressant) entendre mon mix ici – à partir de 39’50. Merci infiniment à Kit pour cette invitation.
Tracklist de mon mix:
Sissel Vera Pettersen & Randi Pontoppidan, Inner Lift Ute Wasserman, Strange Song 1 (excerpt), 0’35 Tanya Tagaq, Sulfur, 1’21 Maja Solveig Kjelstrup Ratkje, Joy, 4’16 Ka Baird & Muyassar Kurdi, Voice Games, 6’10 Sofia Jernberg with Lene Grenager, The Melody, 8’53 Propan (Ina Sagstuen & Natali Abrahamsen Garner), Berlin Clubbing, 10’50 Nour Mobarak, Monte Albán Scream, 12’42 Ute Wasserman, Strange Song 1 (excerpt), 13’21 Ani Zakareishvili, Mtirala, 14’15 Ecka Mordecai, La Charnière II, 17′ Delphine Dora, Songe, 17’59 Gail Priest, Clone Drone, 19’35 Adela Mede, Na Jar Sa Všetko Roztopí, 22’42 Ute Wassermann, Strange Song 1 (excerpt), 24’11 Jennifer Walshe, G.LO.R.I, 26’46
PS : Contrairement à ce que peut laisser entendre le petit texte de présentation du livre sur le site de la BBC, j’ai bien écrit ce livre seule et non en collaboration avec Valentina, qui n’écrit pas davantage que je ne joue de la batterie.