superficie

Je devais donc participer aujourd’hui à une grande fête et lancer la Maison de la poésie de Bordeaux en formidable compagnie, au lieu de quoi je n’ai pas vécu cette journée – passés les premiers moments où, à peu près disponible intellectuellement quoique l’œil éteint, j’ai pu discuter avec mon amoureuse, elle sur son oreiller des Pouilles et moi sur mon oreiller minier, puis elle s’est levée tandis que je suis restée amorphe, assommée, incapable de bouger seulement le bras pour répondre à ses messages pendant parfois des heures. Une journée à dormir, la tête pleine de sable. Une journée pas là. Une journée pour rien même si elle dit que ça n’existe pas et que mon corps a ses besoins, que je dois respecter. Au milieu de tout cela, un appel des finances publiques : Monsieur A. me demande quelle est la superficie de ma maison. Excellente question, man. J’ai l’impression d’avoir pris du LSD (c’est du moins l’idée que je m’en fais), je dis, Oh là, je peux vous dire ça plus tard ? Je n’ai pas de mètre-ruban sous la main. Il dit que lui, c’était la semaine dernière, sa session couette pour cause de grippe. La semaine prochaine, je sautillerai à Londres. Pour l’instant, mon univers a la superficie de mon lit et se complique parfois d’un ou deux escaliers. Tout le reste me manque, mon truc c’est plutôt le mouvement.

Pour l’occasion, voici les photos qui auraient dû défiler derrière moi ce soir à la MdP de Bordeaux, celles que l’on trouve dans La Geste permanente de Gentil-Coeur mais – exceptionnellement – en couleurs. La première montre des arbres et un joli panneau à la camp scout qui n’existent plus, rasés par la ville de Sallaumines pour en faire un parking. Sur la sixième, on voit une pie harceler un chat – je jure que ça s’est vraiment passé.