Hier, je me suis octroyé un RTT pour me rendre à Lille à vélo par les chemins de halage. Je n’avais pas eu l’occasion de les emprunter depuis longtemps et les parcourir était un tel bonheur que je suis devenue quelque peu lyrique, me disant, Ce monde est mon monde – non pas le mien exclusivement, comprenez-moi bien, mais aussi le mien ; je me sens la plupart du temps si peu à ma place que ces épiphanies me sont terriblement précieuses. J’ai croisé un grand nombre de péniches, certaines que je connaissais déjà, et cinq que je n’avais jamais vues. Passons sur Cadillac et Njörd. Les trois qui m’ont interpellée sont celles-ci :
Novateur… Quel drôle de nom pour une péniche, me suis-je dit, sans plus, et je n’ai pas davantage réagi quand j’ai croisé Vaya Con Dios (il m’en faut plus qu’à l’époque où j’aimais voir un bon présage quand je croisais Bon Espoir, Serenitas ou Good Luck),
mais quand Futura est venue insister, j’ai compris que ces péniches m’annonçaient quelque chose. « C’est bientôt », me souriaient-elles. Très bien, je suis prête. Je l’étais tellement hier soir que j’ai été surprise de ne pas rencontrer le grand amour dans le bar où je retrouvais des amies – et où la moyenne d’âge hélas était de 26,5 ans – puisque pour le reste, j’ai tout ce qu’il me faut. Comme le dit la chanson des Gershwin,
Somebody loves me
I wonder who
I wonder who she can be