Parfois, une rue joue au bout du monde toute seule. C’est le cas de cette rue infréquentée, absolument dépourvue d’habitations et très peu pourvue en activités, si l’on exclut la cimenterie représentée par la boucle sur le plan ci-dessous. Elle a cependant des fonctions : elle sépare le canal d’une friche où même les voies ferrées s’interrompent, et l’on y trouve l’une des frontières entre deux villes. C’est un arrière-monde qui divise sans en avoir l’air.
Un long mur de béton borde la rue, à l’ouest, côté friche. Il attire étrangement peu de street artists. Certains pans sont particulièrement dégradés.
Trace d’une activité artistique ancienne dans la rue, ce visage au pochoir presque effacé.
L’impasse que l’on devine sur le plan ressemble à ceci. C’est plus que décevant, carrément injuste : encore une friche dont personne n’a que faire mais dont l’accès nous est interdit, à nous que les arrière-mondes comblent de joie.
Incongrue, à l’entrée de la cimenterie, cette locomotive abandonnée sur un bloc de pierre. Si j’avais disposé d’une capuche, j’aurais été tentée de l’emporter ; mais alors j’aurais eu l’impression de diminuer un peu ce territoire secret.
Maintenant, intéressons-nous à l’est de la rue : de l’autre côté du canal, contrairement aux apparences, cette usine n’est pas désaffectée (comme l’est en revanche la plus illustre et impressionnante de ses voisines, ancienne minoterie située à 300 mètres d’ici, à vol d’oiseau, et dont je ne mentionnerai pas le nom, pour stimuler votre curiosité).
Il est extrêmement facile de s’approcher du canal, les grilles qui en condamnent l’accès étant du genre symbolique. Cela dit, ce n’est pas comme s’il y avait des millions de choses passionnantes à voir, de l’autre côté.
Il y a quand même des Schtroumpfs et des puzzles. Il fallait y penser. Je veux dire, à venir les déposer ici.
Il y a aussi des trucs brisés, bien sûr, il y en a toujours.