L’arrière-monde a ses cornes d’abondance ; ce matin, j’ai connu l’extase la plus pure en traversant l’un de ces paradis interstitiels – écoutez-moi bien : une voie ferrée dévolue au transport de marchandises et matériaux, une pincée de splendeur passée, un petit chemin qui ne sent pas la noisette, des friches à perte de vue, des monticules de détritus, un canal, une cimenterie, des portiques de déchargement, un poste électrique et une ancienne prison. JMJ, j’ai senti une faiblesse musculaire dans mes mollets nus tant l’émotion était forte. J’avais trop longtemps négligé les charmes vénéneux de l’arrière-monde au profit de presque la campagne et cette course à pied m’a rappelé que j’avais largement de quoi m’occuper dans la métropole lilloise pendant la saison de chasse. Il y avait même un arbre foudroyé, le soleil avait l’air sale et tout macérait dans une telle humidité que l’été semblait ne jamais avoir existé. Froh, froh, wie seine Sonnen seine Sonnen flie-iegen, froh wie seine Sonnen fliegen durch des Himmels prächt’gen Plan !
La voie ferrée – elle mène, à l’est, au port de Lille
Splendeur et décadence
Typiquement ce genre de pivot paysager plein de promesses, où je commence à faire des claquettes dans les flaques
L’ancienne prison de Loos / Sequedin, derrière une friche (+ un canal mais ça, on ne le sait pas encore)
Un court segment de ce petit chemin qui ne sent pas la noisette ; à droite, tout n’est que tags et détritus (je vous épargne ces derniers, ne me remerciez pas), à gauche, ronces impénétrables
Un pan d’usine de produits chimiques
Une cimenterie
Un portique de déchargement
Un poste électrique (+ poule d’eau)
Deux fragments de mur au milieu des herbes noires, devant l’ancienne prison (wtf ? comme disent les jeunes)
Encore la prison : ici, l’ancienne grille d’entrée (sans doute aussi de sortie)
La voie ferrée vue d’un pont (qui passe aussi au-dessus de l’A25)
BONUS : Où est Kennedy ?