Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, les heures se suivent et le ciel ne se ressemble pas, le vent pousse les nuages si vite que l’on passe constamment du bleu au plomb, le froid mord les doigts sur le guidon du vélo. Les humeurs font pareil ; hier, j’ai dû me replier dans ma chambre pour m’épargner une séance de mansplaining (je suis de très mauvaise composition face aux mâles alpha, ils ne m’impressionnent tellement pas). Ce matin, comme pour me consoler d’avoir été grondée comme un enfant, le soleil s’est levé (ce qu’il est loin de faire tous les jours depuis mon arrivée ici) et sept chevreuils ont bondi autour de moi, d’abord trois près du Ravel Put à Boeschèpe puis quatre sur un sentier sans nom en contrebas du Mont Noir. Voici quelques photos d’hier après-midi à vélo et de ce matin en courant. D’abord, une chapelle jouxtant une zone piégée.
Puis une bonne nouvelle – ou presque : si la chasse est interdite à cet endroit, c’est pour éviter que des chevaux séquestrés ne soient abattus par mégarde.
Un paysage typique de la Flandre – paradisiaque hors saison de chasse et à distance des élevages où des vaches qui ne voient jamais la lumière du jour meuglent en vain dans des hangars clos, chaque fois j’en pleure de désespoir. Je n’ai même plus de colère, je sais que ça ne sert à rien et que cette exploitation barbare existera tant qu’homo sapiens existera. Je ne peux que pleurer, adhérer à L214 et observer un strict véganisme.
Le genre de choses que je vois avec mes jumelles depuis la fenêtre de ma chambre – à cette différence que les jumelles offrent une netteté qui n’existe pas à l’œil nu, c’est comme voir en relief pour la première fois.
Ce matin, entre deux hardes de chevreuils, près de Levende Toren.
Depuis Levende Toren.
Quelques minutes avant la seconde harde du jour.