Aujourd’hui, j’ai cessé d’être la plus grande fan de la Belgique. Déjà, hier après-midi, j’étais rentrée en colère du Mont Noir (je m’étais rendue à Paris Croissants pour acheter le pain), après avoir entendu des coups de feu. J’ai pensé que quelques irréductibles têtes de nœuds vaquaient à leur loisir sadique dans l’illégalité. Mais ce matin, après avoir ressenti des détonations déchirer le silence et ma poitrine, retentir sinistrement dans les vallonnements de champs et de bois, j’ai décidé de me renseigner. J’ai donc appris qu’en Belgique, « La chasse à vol du lapin, du renard et du chat haret est ouverte toute l’année ». Quelle barbarie… Ces sacs à merde de chasseurs sont encore plus choyés qu’en France. Et ils n’ont rien de mieux à faire un jeudi matin à l’aube que de tirer sur des chatons. Qu’ils s’entre-tuent et s’éradiquent, ces pathétiques raclures de fosses à lisier.
Moi qui me réjouissais que la neige ait laissé place au brouillard, et de réussir pour la première fois depuis la charge de sanglier à courir dans les bois par une aube brumeuse sans faire d’arrêt cardiaque dès qu’un écureuil traverse mon champ visuel, j’ai vite senti ma joie se muer en rage, d’abord en passant à proximité d’un élevage de « bovins », comme on dit, glacée par les mugissements qui grondaient dans les hangars clos, puis face à ces détonations qui transformaient un paradis potentiel – avant-dernière image – en enfer avéré. Homo sapiens, je ne suis toujours pas tout à fait ton amie.