Valentina jouait deux fois samedi soir, d’abord avec moi puis avec Marta Salogni, Miriam Adefris et Sam Shepherd (aka Floating Points). On les voit ici finir leurs balances.
Puis nous avons fait les nôtres et nous avons recruté un membre de l’organisation pour nous assister à la projection des images depuis mon ordinateur.
Nous avons fait appel à Francesca Morello aka R.Y.F. (c’était amusant parce que son nom signifie l’inverse du mien – elle est du côté sombre et moi du côté clair, étymologiquement mais aussi dans notre travail). Nous étions donc un plateau 100% queer.
La salle était comble quand nous avons commencé, juste après notre camarade Francesco Fonassi.
J’ai trouvé des photos de notre performance sur Instagram :
(photo d’Enrico Martinelli)
Et celle-ci a été prise depuis les coulisses par notre pote Erland Cooper. Nous apparaissons derrière le couvercle du piano à queue sur lequel jouerait ensuite Sam.
J’entrais sur scène après un morceau de Valentina et me positionnais devant mon pupitre ; j’avais préparé un MP3 avec des voix automatiques et je mimais les directives comme les hôtesses de l’air les consignes d’avant décollage – d’ailleurs la première image a été prise par Valentina depuis un avion. Ensuite je commençais ma lecture avec 13 kg de trac dans le ventre mais on me dit que ça ne s’est pas remarqué. Ben ça… Puis quelque chose s’est relâché en moi et je me suis amusée, c’était formidable de jouer avec une improvisatrice telle que Valentina. J’avais préparé d’autres MP3, notamment un enregistrement où l’on m’entend fredonner en faisant la vaisselle – une mélodie indistincte, improvisée, très fausse, sur laquelle je chante un poème qui est un collage de rhétorique conservatrice anglaise puisée dans des discours de Thatcher, Johnson, etc. et de la chanson guimauve Unbreak my Heart de Toni Braxton. Il était important pour nous d’avoir un poème à base de collage dans le manifeste parce que c’est une ligne que nous avons envie de creuser. Valentina, en plus d’être la plus incroyable percussionniste et batteuse du monde, de l’univers et des métavers, de jouer du piano, de la guitare et de la basse, est aussi une artiste visuelle (certaines pochettes de disques sont d’elle, comme celle-ci, que j’aime beaucoup) et le collage fait partie de ses pratiques préférées.