C’est le nom du lac et de la bière locale. J’ai fait le tour du lac cet après-midi pour écrire dans la lumière.
Je me suis assise sur ce tronc d’arbre, j’étais un peu éblouie mais c’était bien.
Dans mon poème, il est question de mes camarades rencontrés ici. Deux collaborations s’amorcent déjà et leur perspective me divertit de l’idée que dans une semaine je serai arrachée à cette parenthèse radieuse (mais épuisante) comme un vieux sparadrap.
Le lac est semé de toutes petites îles et de poissons plus minuscules encore.
Par moments, la beauté du paysage me fait rêver de recevoir un sms : Je suis à la gare de Val-de-Reuil, dirait le message, et je courrais sur la berge à contresens de l’Eure, des ragondins et des poules d’eau, jusqu’au bâtiment fiché dans la nature façon blockhaus. C’est mon côté pavot de Californie, le rêve est ma dimension – sauf quand je suis confrontée à une charge de sanglier ; j’ai écrit pas mal de choses au sujet de mon sanglier, je n’avais jamais accédé au réel aussi radicalement, purement, intensément que face à lui.
Il est là quelque part dans la forêt que je contemple des dizaines de fois par jour, où que je me trouve, car ici on voit son habitat de partout. Parfois j’ai tout simplement envie d’y retourner, envie de questionner sa puissance et celle de l’effroi.