Ma chronique de ce trimestre parle de Farida Amadou et de Martina Berther mais aussi, au passage, de nombreuses autres musiciennes formidables.
Charts
Je suis très honorée d’avoir été sollicitée par Boomkat pour les charts de fin d’année, parmi de nombreux-ses artistes incroyables – on peut découvrir ici les top 10 de chacun-e des contributeur-ices (j’ai poussé le mien jusqu’à 37+1 ; +1 parce que j’ai nommé deux albums de Sissi Rada sortis cette année, mon nombre d’artistes est bien un nombre premier). Bien sûr, ma liste est 99% féminine, trans et non-binaire – j’ai gracieusement inclus trois collaborateurs de mes héroïnes de l’année. Il manque plein d’albums formidables mais c’est difficile de se rappeler tous les titres quand on doit faire sa liste en quelques jours… Valentina est également contributrice.
Agenda 2025 (1)
Je profite d’un mois de répit pour me plonger dans de nouveaux projets au calme, maintenant que mon prochain roman est parti en impression, que je suis sortie du studio où Valentina et moi avons enregistré ce qui devrait être (si tout va bien) notre nouveauté de mars, et que nous avons préparé les prochaines parutions de Permanent Draft (qui impliquent plusieurs artistes, notamment françaises – j’y reviendrai). J’ai le bonheur de commencer un échange poétique avec une merveilleuse musicienne et amie très chère de Los Angeles dont je dévoilerai le nom en temps voulu, en plus de me replonger dans un manuscrit entamé en mai dernier mais que j’ai très vite dû mettre sur pause pendant cette folle année où j’ai souvent travaillé 100 heures par semaine.
En 2025, le rythme promet d’être assez soutenu :
Du 13 au 24 janvier, je serai en résidence à la Factorie, Maison de poésie de Normandie, à Val-de-Reuil ; la sortie de résidence aura lieu le 23 janvier à 19h30
Le 2 février après-midi, je présenterai Basta Now à SF Bar, Amsterdam (des concerts suivront la discussion)
Le 12 février, je ferai de même au 102, à Grenoble
Le 13 février, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision aux Modernes, toujours à Grenoble
Le 24 février, je présenterai Basta Now à Lyon dans le cadre du festival Synth Chapelle ; Valentina y jouera
Le 5 mars paraîtra mon roman Colline, aux éditions Cambourakis, collection Sorcières (agenda spécifique à venir)
Le 7 mars, Valentina et moi donnerons une performance de notre Gym Douce au Café Oto, à Londres, dans le cadre de sa résidence annuelle
Le 15 mars, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à la médiathèque de la Croix du Bac à Steenwerck, pour le printemps des poètes
Le 20 mars (date à confirmer) devrait débuter mon expo de photos et textes sur l’habitat dans le bassin minier, Do Mi Si La Do Ré, à la Cité des électriciens, Bruay-la-Buissière
Le 9 avril, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à L’Affranchie, à Lille, également pour le printemps des poètes
Tout le mois de mai, je serai à Los Angeles pour un projet qui promet d’être assez épuisant
En octobre et novembre, je serai en résidence à la Villa Glovettes, à Villard-de-Lans dans le Vercors (agenda spécifique à venir)
Je complèterai ce billet (et préciserai les horaires) au fil de l’année.
Revue & Corrigée / Brouillon permanent
Dans ma nouvelle chronique pour la revue, Basse solo, atomes et masses, je parle de Farida Amadou et de Martina Berther ; Valentina illustre l’article. Mini aperçu vidéo, où l’on entend et voit « mes » musiciennes du trimestre (jusqu’à 0’39) :
Marché de la poésie de Lille
Le samedi 7 décembre, je serai au Marché de la poésie de Lille, organisé par Escales des Lettres, au Tripostal. Je signerai sur le stand des carnets du Dessert de Lune de 16 à 17h et sur celui de Lanskine de 18 à 19h en compagnie de mon amie Maud Thiria. De 17h15 à 17h45, plusieurs auteur-ices Lanskine se partageront le micro pour de brèves lectures et j’en ferai partie.
Solo Suite
Je viens de recevoir ce beau coffret, qui paraîtra la semaine prochaine aux éditions Mazeto Square ; on y trouve un disque de Soizic Lebrat, formidable violoncelliste expérimentale (que je remercie de m’avoir embarquée dans ce projet) ainsi qu’un livre écrit et illustré par mes soins – avec aussi une photo de Christophe Charpenel. Le tout est né d’une résidence à l’abbaye de Noirlac, dans le Cher, ce qui m’a donné l’occasion dont je n’osais rêver, d’enquêter sur le centre géographique exact de la France, que revendiquent divers villages des alentours. Cette enquête est l’un des fils de mon texte – la musique en est un autre. Le design graphique est de Karolina Kołodziej. Merci à Soizic, Charles, Karolina, Christophe et Céline Granger, ainsi qu’à ma chère amie Aude Rabillon, à qui je dois ma rencontre avec Soizic mais qui a aussi été (comme pour Basta Now) une précieuse première lectrice – outre qu’elle est le soutien moral le plus infaillible que l’on puisse rêver.
Gonzo (Circus)
Mon néerlandais est un peu grippé mais j’ai l’impression que ces deux pages dans le magazine Gonzo (Circus) sont plutôt une bonne nouvelle pour Basta Now.
Nos tasses d’emprunt
Dans La geste permanente de Gentil-Coeur, écrite en 2019, j’évoque ma relation avec une femme et les nombreuses virées que nous aimions faire ensemble, de Maubeuge à Charleroi, de Comines à Rotterdam, visitant volontiers des villes classées parmi les plus laides d’Europe mais que nous trouvions fascinantes, explorant des sites désaffectés, des usines en ruine, des voies ferrées condamnées, notant les frites locales, buvant une Duvel avant de reprendre notre errance, puis de rentrer à Lille à la nuit tombée – nous étions presque voisines, nous vivions de part et d’autre de la place Vanhoenacker.
Je parle encore d’elle dans La plus petite subdivision, dans un poème écrit en 2022, intitulé Tasses d’emprunt en référence à une merveilleuse chanson de Cate Lebon, Home to you, dans laquelle elle chante
If we meet
And we drink from borrowed cups
You read the room to me
All the changing of the light is torture
Stéphanie avait survécu en 2017 à un cancer de stade 4, les médecins la disaient miraculée, ce qui la rendait « fière comme une crotte » – selon une de ses expressions favorites. Je l’espérais heureuse, même si je ne la voyais plus depuis que j’avais quitté Lille. Elle est l’une des rares personnes que je ne regrette jamais d’avoir aimées. Elle était généreuse, extraordinairement drôle et d’une rare force morale.
Je n’arrive pas à croire qu’elle ait perdu la vie la semaine dernière, cette vie pour laquelle elle était si douée, je n’arrive pas à croire que le cancer ait fini par la terrasser. Depuis sa disparition, des centaines de souvenirs me reviennent constamment sans que je cherche à les convoquer ; presque tous sont lumineux, amusants ou émouvants.
Stéphanie était une artiste singulière, incapable de « se vendre », qui disait que son talent serait reconnu après sa mort. Parce que je sais que c’était important pour elle, je lui souhaite que cette reconnaissance arrive et que ses sculptures fragiles, bricolées avec « des matières de rencontre » et un trésor de minutie, soient exposées plus souvent qu’elles ne l’ont été de son vivant.
Au revoir, Stéphanie. Je suis heureuse d’avoir connu ta planète fantasque et colorée. J’espère que ton bathyscaphe est aussi abracadabrant que tes sculptures et qu’à son bord, tu verras les plus belles méduses de l’espace intersidéral.
Rendez-vous de novembre
Le dimanche 17 novembre, je présenterai Basta Now à Wurm, Bâle (Suisse), en très bonne compagnie. Ouverture des portes à 15h, présentation à 16h, suivie du concert. Merci à Mental Load Agency pour l’invitation et au collectif Q.U.I.C.H.E. pour l’animation de la rencontre
Le 22 novembre, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision en intégralité à L’Ours et la vieille grille, Paris (France) – d’autres dates à venir très prochainement
Pasta Now
C’est totalement par hasard que j’ai appris, avec une immense émotion, que des sessions Pasta Now avaient lieu à Cardiff.
Voici en quoi elles consistent :
« Pasta Now is a listening group for experimental music, inspired by Fanny Chiarello’s book Basta Now: Women, Trans & Non-binary in Experimental Music (with additional pasta for good measure). It’s a supportive and informal space for women, trans and non-binary people to come together and explore some of the incredible music created by artists that can often be sidelined or overlooked.
The event will be a little bit like a book club: each session will focus on one chapter. For the first session, attendees are invited to bring one or two tracks/albums they want to share that feature in Chapter 1 of Basta Now, Wild Things. »
En français,
« Pasta Now est un groupe d’écoute de musique expérimentale, inspiré du livre de Fanny Chiarello Basta Now: Women, Trans & Non-binary in Experimental Music (avec des pâtes en plus pour faire bonne mesure). C’est un espace de soutien informel pour les femmes, les personnes trans et non-binaires qui se réunissent et explorent certaines des musiques incroyables créées par des artistes qui sont souvent mis-es à l’écart ou négligé-e-s.
L’événement ressemblera un peu à un club de lecture : chaque session se concentrera sur un chapitre. Pour la première session, les participant-e-s sont invité-e-s à apporter un ou deux morceaux/albums qu’iels souhaitent partager et qui figurent dans le chapitre 1 de Basta Now, Wild Things. »
N’est-ce pas tout simplement merveilleux ? En plus d’avoir de l’humour et des initiatives originales et militantes, les organisateur-ice-s de ces sessions d’écoutes & pâtes ont de très beaux visuels tout à fait dans l’esthétique que nous aimons, à Permanent Draft – mon affiche préférée reste la première mais je suis hyper fan des trois.
Merci infiniment à Pam Rose Cott, Rowan Hope Campbell, Rosey Brown, à Carnedd Caerdydd et à Shift. Je rêverais de participer à une de ces soirées pâtes <333