Dans ma troisième chronique pour la revue, Des miniatures excessives, je parle de Stina Stjern et de Marijn Verbiesen aka Red Brut, mais j’évoque aussi Sasha Zakharenko aka Perila, Katie Gerardine O’Neill, Amanda Wilson aka Kassia Flux, Frederikke Hoffmeier aka Puce Mary, Amy Cutler, Lia Kohl, Memory Leaks Onto The Rug, Teresa Winter, Renée Van Trier et d’Annika Moses aka Great Statue
Aujourd’hui, Permanent Draft se réjouit de présenter Gym Douce– qui paraîtra officiellement le 13 avril mais que l’on peut se procurer pendant toute la résidence de Valentina au Café Oto, du 7 au 9 mars – il y aura même vingt exemplaires deluxe, fabriqués par nous deux à la maison. On peut écouter l’intégralité sur la page Bandcamp de Valentina (seulement un titre sur celle de Permanent Draft, hélas), à savoir ici. C’est mon premier disque, nous fêterons ça ce soir en donnant une performance de Gym Douce avec Loma Doom en guest star.
Musique de Valentina Magaletti Textes de Fanny Chiarello Enregistré au Studio Ovo par Susumu Mukai Master à Zona par Marta Salogni Design par Louise Mason Image de pochette par Valentina
100 exemplaires assemblés par mes soins dans l’église de notre distributeur state51, et 100 autres à venir. Version digitale disponible sur Bandcamp.
Sur les photos de William Sundfor, on devine l’ambiance de Synth Chapelle le week-end dernier. Le public se trouvait des quatre côtés de la scène, on n’en voit donc ici qu’une partie.
Ci-dessus, Laura Zeguers, Lucas (de LYL Radio) et moi présentant Basta Now. Dans la foulée de cette discussion, Valentina et moi avons fait une performance batterie (et vibraphone) – poésie, pour la première fois en français.
Ensuite de quoi Valentina a poursuivi solo.
Puis nous avons assisté au concert de notre pote Miaux.
Puis après nous être éclipsées avec mon ami Emanuel Campo pour dîner, nous avons pu voir le dernier concert, celui de Luna, aka Fiesta en el Vacio, que je rencontrais pour la première fois bien que nous ayons déjà souvent échangé.
Comme chaque année (du moins depuis notre rencontre), Valentina aura une résidence au Café Oto, à Londres, du 7 au 9 mars (on appelle là-bas résidence ce qu’ici on appellerait une carte blanche). Cette année encore, l’affiche réunit des ami-es d’un peu partout, ce dont je me réjouis – et je vais enfin rencontrer Irene Bianco, dont nous avons sorti l’année dernière le premier album solo. Valentina et moi présenterons un nouvel objet, Gym Douce, en compagnie de Loma Doom – un peu comme mon amie Dali de Saint Paul avait présenté avec nous ce qui serait le manifeste de Permanent Draft, il y a trois ans, à savoir en totale impro. Hâte de ces quelques jours en forme de pochette surprise, et des promenades et concerts avec Dali et Valentina en marge de la résidence…
Cette semaine, je serai à Lyon : workshop avec des étudiant-es de l’ENSBA le 21, présentation de Basta Now puis performance avec Valentina le 22 au festival Synth Chapelle. Merci à Laura Zeguers et à Thomas Boutoux pour leurs invitations.
La semaine dernière, j’ai passé quatre jours merveilleux à Grenoble. J’y ai présenté Basta Now au 102, lu La plus petite subdivision avec ma co-autrice Katia Bouchoueva à la librairie Les Modernes, animé avec Katia un atelier d’écriture pour les Femmes Truc avec la Compagnie du Dernier étage ; j’y ai enregistré un podcast (La Bouche) sur Basta Now dans une annexe de Radio Campus ; j’y ai retrouvé des amies que je n’avais pas vues depuis respectivement dix et vingt ans, Marie et Gwenola ; j’y ai rencontré des personnes formidables (Samson, Gaëlle, Manuel, Agathe, Maélys, Lénaïg, Aurélie, Céline, Candice, Lila et les autres) ; j’y ai fait des courses à pied de rêve dans des paysages magnifiques, dans la ville comme dans la montagne.
Je m’aperçois que je n’ai même pas partagé sur ce blog la très belle affiche qu’a faite Archipel Urbain pour la présentation de Basta Now, qui restera un souvenir fort pour moi : une soixantaine de personnes silencieuses dans l’obscurité, écoutant ensemble des musiques expérimentales faites par des femmes, trans et non-binaires, c’était magique.
Le 21 février paraîtra sur mon label Permanent Draft un album de Marie Guérin sous le nom Marie de la Nuit, Transportées. Voici la note d’intention de l’artiste :
« De la transe archaïque à la transe électronique, un fil musical circule de la Bretagne a la Tunisie. Commun à la culture tunisienne et à la culture bretonne (chant-contre-chant, bombardes traditionnelles…), le motif de la transe va guider mon écriture musicale : la transe sera prise en charge par des sons naturels, des sons électroniques et des voix féminines ; la répétition et l’accumulation conduisent à un transport physique. Transportées convoque les mémoires de nos ancêtres via une ligne musicale qui puise dans la poésie mystique, les moods de la modalité, le souffle des rituels païens et la mémoire d’une confrérie soufie féminine tunisienne. La pièce donnera à entendre une exploration transcontinentale, entre nos communs, entre nos présents et nos passés, entre nos ici et nos ailleurs. Nous empruntons un chemin de transe en suivant les enregistrements, les traces de la tradition orale. »
Merci à Fabio de Soundohm de lui accorder d’emblée une place dans son best of 2025 (précommandes ici). Comme Karolina ne travaille plus avec nous, c’est moi qui ai monté la petite revue de presse et ça me fait un drôle d’effet d’en retrouver déjà des extraits sur le vaste Internet. Sur ce projet, c’est aussi moi qui ai rempli les formulaires marketing pour le distributeur, moi qui ai obtenu les droits d’utiliser l’image de pochette auprès d’une collection bretonne et je suis, je l’avoue, assez fière de me dégourdir un peu.
Le magnifique graphisme signé Louise Mason (de state51) incorpore des éléments visuels qui sont l’oeuvre de l’artiste Maeva Pensivy.
Longue et belle vie à cet album que nous aimons beaucoup.
Merci infiniment à Audrey Bigot de la Factorie pour ces souvenirs en images. Ci dessous, je suis entourée de Philippe, Willhy, Valérie et Emné. Comme ils me manquent, ces petits trésors…
Mes ami-es et moi, nous avons écrit des cadavres exquis la veille de la sortie de résidence, afin de pouvoir faire une lecture à cinq – et non six, hélas, Aurélien étant déjà parti.
Voici la sélection de cadavres exquis que nous avons lue à la fin de notre sortie de résidence :
Emné je ne bouge plus de la table mais je cherche tout de même le sanglier Fanny un précepte de Yogi Tea est collé au fond de l’évier Valérie je le gardais dans ma poche pour les jours de pluie Philippe danser avec un parapluie dans la poche c’est rigolo mais c’est pas beau Willhy qu’importe tant que tu danses entre les gouttes entre les mots, sous tes paupières closes
Fanny je réside dans le mouvement perpétuel Valérie elle est le lieu des grandes envolées Philippe on a bu du rhum il y avait des petits enfants dedans ils avaient les yeux brillants Willhy là où réside la rivière, ton chant, tes mains nues Emné je dois écrire encore une phrase, l’amplifier, la saturer. tout est vide
Willhy habiter tes yeux dans la nuit fragile Emné chercher le centre et m’y piquer Fanny je veux occuper l’espace à la manière de la poussière Valérie avec en son centre l’histoire de mille vies Philippe les danseuses font des gestes de l’autre côté de la poésie
Valérie le groupe était stupéfait devant l’absence d’une consigne Philippe on s’est levés debout sur les tables et on a fait des signes aux fantômes Willhy légender des rivières et fleurir nos morts sur les coutures de l’aube Emné regarder la surface des mots et ce qui lie Fanny les corps élastiques dans le pourpre et l’or de la Factorie
Emné je veux habiter l’angle d’une voyelle et écrire notre friction Fanny je veux être dehors et je veux être dedans tout à la fois Valérie peut-être cage grande ouverte Philippe il y a des fantômes dans la chambre mais je n’arrive pas à engager la conversation Willhy il me faut revenir au lieu premier des amours, là-bas
Le dernier orne désormais une surface dans la cuisine de la Factorie, parmi les traces de dizaines d’autres poètes:
Je ne suis plus triste de la séparation, je suis surtout heureuse et reconnaissante du temps passé en la compagnie de ces merveilleux êtres humains qui, presque, me réconcilieraient avec mon espèce.
Une fois encore, merci infiniment à la Factorie pour ces jours inoubliables.