Heaven

Le matin, je vais courir. J’explore les alentours, je découvre des lieux incroyables et côtoie essentiellement des oiseaux d’eau (j’ai dansé de joie quand j’ai vu un martin-pêcheur) et quelques promeneurs qui tous, comme par chez moi, disent bonjour quand on se croise. Le périmètre du lac des Deux Amants à lui seul fait dix kilomètres. En voici un mini aperçu.

Plus loin, il y a un barrage et des écluses au-dessus de la Seine, puis des collines. C’est du haut de l’une d’elles que j’ai pris la photo ci-dessous. La Factorie est de l’autre côté du lac, après les voies ferrées et les champs.

J’ai aussi retrouvé l’endroit exact où j’ai rencontré un sanglier en colère, il y a trois ans ; Aurélien est venu courir avec moi pour me protéger – c’est un amour, ça se voit bien.

Ensuite je travaille, dans une salle ou une autre de la Factorie ou de la Villa, j’essaie tous les espaces, tous sont magnifiques et leur atmosphère unique. En fin d’après-midi, je vais à Val-de-Reuil, sous n’importe quel prétexte (souvent pour aller chercher des munitions apéritives) et j’erre dans cette fascinante ville nouvelle que l’on croirait désaffectée.

Le soir est dédié aux ami-es, parfois très nombreux-ses, comme hier à Rouen.

(Valérie, moi, Philippe, Anna, Charlène, Maxime,
Emné, Julie, Valentina, Solène, Willhy)

Je compte bien revoir ces merveilleux-ses humain-es – y compris Valérie, même si elle est québecoise et que ça semble plus compliqué.

Je ne veux pas que ça se termine, comment suspendre le temps ?

Villa Cinzano

Mes camarades de la promo 2025 à la Factorie et moi-même avons rebaptisé notre villa Cinzano – en référence au quart d’heure. Ici, nous sommes avec la compagnie de danse contemporaine les Griffes. Cette année encore, il sera douloureux de dire au revoir…

La Factorie (2)

Me voici de retour à la Factorie, Maison de poésie de Normandie, trois ans après. Cette année encore, je participerai donc au festival Les poètes n’hibernent pas.

Je travaille à trois projets en même temps mais je pense savoir ce que je lirai jeudi 23 pour la sortie de résidence et je crois que ce sera plutôt drôle. J’ai aussi le bonheur de retrouver des paysages que j’aime, le Lac des Deux Amants – où j’ai couru hier soir au crépuscule et au bord duquel je me suis promenée cet après-midi au soleil avec ma chère Marie Nimier – , le barrage sur la Seine, les bords de l’Eure, la ville nouvelle. Bientôt, la forêt de Bord, où vit le sanglier que j’ai rencontré il y a trois ans. Ce matin, il faisait -4° quand je suis allée courir, l’Eure était en crue, les ragondins cachés. J’ai vu des cormorans, des aigrettes et des poules d’eau, les paysages noyés de brume étaient sublimes.

Cette résidence est décidément un bonheur ; c’est étrange d’être ici sans mon équipe de 2022 – Anna, Catherine, Emanuel et Maud <3 – mais j’ai de très chouettes camarades cette année encore.

Les Bien-Aimé-e-s

La librairie Les Bien-Aimé-e-s (Nantes) me fait un immense honneur : Marie Alléguède a repris un détail d’un de mes livres pour en faire des cartes postales et des marque-pages. Le dessin est d’ailleurs beaucoup plus beau que la photo, j’adore, merci <3<3<3

Recto

Verso

Agenda 2025 (1)

Je profite d’un mois de répit pour me plonger dans de nouveaux projets au calme, maintenant que mon prochain roman est parti en impression, que je suis sortie du studio où Valentina et moi avons enregistré ce qui devrait être (si tout va bien) notre nouveauté de mars, et que nous avons préparé les prochaines parutions de Permanent Draft (qui impliquent plusieurs artistes, notamment françaises – j’y reviendrai). J’ai le bonheur de commencer un échange poétique avec une merveilleuse musicienne et amie très chère de Los Angeles dont je dévoilerai le nom en temps voulu, en plus de me replonger dans un manuscrit entamé en mai dernier mais que j’ai très vite dû mettre sur pause pendant cette folle année où j’ai souvent travaillé 100 heures par semaine.

En 2025, le rythme promet d’être assez soutenu :

Du 13 au 24 janvier, je serai en résidence à la Factorie, Maison de poésie de Normandie, à Val-de-Reuil ; la sortie de résidence aura lieu le 23 janvier à 19h30

Le 2 février après-midi, je présenterai Basta Now à SF Bar, Amsterdam (des concerts suivront la discussion)

Le 12 février, je ferai de même au 102, à Grenoble

Le 13 février, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision aux Modernes, toujours à Grenoble

Le 24 février, je présenterai Basta Now à Lyon dans le cadre du festival Synth Chapelle ; Valentina y jouera

Le 5 mars paraîtra mon roman Colline, aux éditions Cambourakis, collection Sorcières (agenda spécifique à venir)

Le 7 mars, Valentina et moi donnerons une performance de notre Gym Douce au Café Oto, à Londres, dans le cadre de sa résidence annuelle

Le 15 mars, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à la médiathèque de la Croix du Bac à Steenwerck, pour le printemps des poètes

Le 20 mars (date à confirmer) devrait débuter mon expo de photos et textes sur l’habitat dans le bassin minier, Do Mi Si La Do Ré, à la Cité des électriciens, Bruay-la-Buissière

Le 9 avril, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à L’Affranchie, à Lille, également pour le printemps des poètes

Tout le mois de mai, je serai à Los Angeles pour un projet qui promet d’être assez épuisant

En octobre et novembre, je serai en résidence à la Villa Glovettes, à Villard-de-Lans dans le Vercors (agenda spécifique à venir)

Je complèterai ce billet (et préciserai les horaires) au fil de l’année.

Marché de la poésie de Lille

Le samedi 7 décembre, je serai au Marché de la poésie de Lille, organisé par Escales des Lettres, au Tripostal. Je signerai sur le stand des carnets du Dessert de Lune de 16 à 17h et sur celui de Lanskine de 18 à 19h en compagnie de mon amie Maud Thiria. De 17h15 à 17h45, plusieurs auteur-ices Lanskine se partageront le micro pour de brèves lectures et j’en ferai partie.

Solo Suite

Je viens de recevoir ce beau coffret, qui paraîtra la semaine prochaine aux éditions Mazeto Square ; on y trouve un disque de Soizic Lebrat, formidable violoncelliste expérimentale (que je remercie de m’avoir embarquée dans ce projet) ainsi qu’un livre écrit et illustré par mes soins – avec aussi une photo de Christophe Charpenel. Le tout est né d’une résidence à l’abbaye de Noirlac, dans le Cher, ce qui m’a donné l’occasion dont je n’osais rêver, d’enquêter sur le centre géographique exact de la France, que revendiquent divers villages des alentours. Cette enquête est l’un des fils de mon texte – la musique en est un autre. Le design graphique est de Karolina Kołodziej. Merci à Soizic, Charles, Karolina, Christophe et Céline Granger, ainsi qu’à ma chère amie Aude Rabillon, à qui je dois ma rencontre avec Soizic mais qui a aussi été (comme pour Basta Now) une précieuse première lectrice – outre qu’elle est le soutien moral le plus infaillible que l’on puisse rêver.

Nos tasses d’emprunt

Dans La geste permanente de Gentil-Coeur, écrite en 2019, j’évoque ma relation avec une femme et les nombreuses virées que nous aimions faire ensemble, de Maubeuge à Charleroi, de Comines à Rotterdam, visitant volontiers des villes classées parmi les plus laides d’Europe mais que nous trouvions fascinantes, explorant des sites désaffectés, des usines en ruine, des voies ferrées condamnées, notant les frites locales, buvant une Duvel avant de reprendre notre errance, puis de rentrer à Lille à la nuit tombée – nous étions presque voisines, nous vivions de part et d’autre de la place Vanhoenacker.

Je parle encore d’elle dans La plus petite subdivision, dans un poème écrit en 2022, intitulé Tasses d’emprunt en référence à une merveilleuse chanson de Cate Lebon, Home to you, dans laquelle elle chante

If we meet
And we drink from borrowed cups
You read the room to me
All the changing of the light is torture

Stéphanie avait survécu en 2017 à un cancer de stade 4, les médecins la disaient miraculée, ce qui la rendait « fière comme une crotte » – selon une de ses expressions favorites. Je l’espérais heureuse, même si je ne la voyais plus depuis que j’avais quitté Lille. Elle est l’une des rares personnes que je ne regrette jamais d’avoir aimées. Elle était généreuse, extraordinairement drôle et d’une rare force morale.

Je n’arrive pas à croire qu’elle ait perdu la vie la semaine dernière, cette vie pour laquelle elle était si douée, je n’arrive pas à croire que le cancer ait fini par la terrasser. Depuis sa disparition, des centaines de souvenirs me reviennent constamment sans que je cherche à les convoquer ; presque tous sont lumineux, amusants ou émouvants.

Stéphanie était une artiste singulière, incapable de « se vendre », qui disait que son talent serait reconnu après sa mort. Parce que je sais que c’était important pour elle, je lui souhaite que cette reconnaissance arrive et que ses sculptures fragiles, bricolées avec « des matières de rencontre » et un trésor de minutie, soient exposées plus souvent qu’elles ne l’ont été de son vivant.

Au revoir, Stéphanie. Je suis heureuse d’avoir connu ta planète fantasque et colorée. J’espère que ton bathyscaphe est aussi abracadabrant que tes sculptures et qu’à son bord, tu verras les plus belles méduses de l’espace intersidéral.

Rendez-vous de novembre

Le dimanche 17 novembre, je présenterai Basta Now à Wurm, Bâle (Suisse), en très bonne compagnie. Ouverture des portes à 15h, présentation à 16h, suivie du concert. Merci à Mental Load Agency pour l’invitation et au collectif Q.U.I.C.H.E. pour l’animation de la rencontre

Le 22 novembre, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision en intégralité à L’Ours et la vieille grille, Paris (France) – d’autres dates à venir très prochainement

Les mots doux des autrices

Le dimanche 20 octobre, de 12h à 15h, pour fêter les 5 ans de la Cie La Ponctuelle, fondée par Lucien Fradin et Aurore Magnier, nous vous proposons un

« Retour de marché avec les mots doux des autrices

Maître·sse de cérémonie : Alexandre Le duc de Beauvoir

Autrices invitées : Iris Laurent, Fanny Chiarello et Christine Bard.

Chacune leur tour, avec leur point de vue et en résonnance avec leur vécu, elles nous parleront de ce que signifie le vieillir lesbien/queer pour elles. De ces trois paroles, des dialogues se développeront entre elles et le public. Une quatrième parole s’exprimera aussi, grâce au podcast “Vous vous souviendrez de moi”, où Lucile Maria Bouillant a interviewé sa voisine, Bernadette, qui a vécu toute une vie durant avec Yvonne.

Restauration : groupe informel lillois de La Théière »