Agenda 2025 (1)

Je profite d’un mois de répit pour me plonger dans de nouveaux projets au calme, maintenant que mon prochain roman est parti en impression, que je suis sortie du studio où Valentina et moi avons enregistré ce qui devrait être (si tout va bien) notre nouveauté de mars, et que nous avons préparé les prochaines parutions de Permanent Draft (qui impliquent plusieurs artistes, notamment françaises – j’y reviendrai). J’ai le bonheur de commencer un échange poétique avec une merveilleuse musicienne et amie très chère de Los Angeles dont je dévoilerai le nom en temps voulu, en plus de me replonger dans un manuscrit entamé en mai dernier mais que j’ai très vite dû mettre sur pause pendant cette folle année où j’ai souvent travaillé 100 heures par semaine.

En 2025, le rythme promet d’être assez soutenu :

Du 13 au 24 janvier, je serai en résidence à la Factorie, Maison de poésie de Normandie, à Val-de-Reuil ; la sortie de résidence aura lieu le 23 janvier à 19h30

Le 2 février après-midi, je présenterai Basta Now à SF Bar, Amsterdam (des concerts suivront la discussion)

Le 12 février, je ferai de même au 102, à Grenoble

Le 13 février, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision aux Modernes, toujours à Grenoble

Le 24 février, je présenterai Basta Now à Lyon dans le cadre du festival Synth Chapelle ; Valentina y jouera

Le 5 mars paraîtra mon roman Colline, aux éditions Cambourakis, collection Sorcières (agenda spécifique à venir)

Le 7 mars, Valentina et moi donnerons une performance de notre Gym Douce au Café Oto, à Londres, dans le cadre de sa résidence annuelle

Le 15 mars, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à la médiathèque de la Croix du Bac à Steenwerck, pour le printemps des poètes

Le 20 mars (date à confirmer) devrait débuter mon expo de photos et textes sur l’habitat dans le bassin minier, Do Mi Si La Do Ré, à la Cité des électriciens, Bruay-la-Buissière

Le 9 avril, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision à L’Affranchie, à Lille, également pour le printemps des poètes

Tout le mois de mai, je serai à Los Angeles pour un projet qui promet d’être assez épuisant

En octobre et novembre, je serai en résidence à la Villa Glovettes, à Villard-de-Lans dans le Vercors (agenda spécifique à venir)

Je complèterai ce billet (et préciserai les horaires) au fil de l’année.

Marché de la poésie de Lille

Le samedi 7 décembre, je serai au Marché de la poésie de Lille, organisé par Escales des Lettres, au Tripostal. Je signerai sur le stand des carnets du Dessert de Lune de 16 à 17h et sur celui de Lanskine de 18 à 19h en compagnie de mon amie Maud Thiria. De 17h15 à 17h45, plusieurs auteur-ices Lanskine se partageront le micro pour de brèves lectures et j’en ferai partie.

Solo Suite

Je viens de recevoir ce beau coffret, qui paraîtra la semaine prochaine aux éditions Mazeto Square ; on y trouve un disque de Soizic Lebrat, formidable violoncelliste expérimentale (que je remercie de m’avoir embarquée dans ce projet) ainsi qu’un livre écrit et illustré par mes soins – avec aussi une photo de Christophe Charpenel. Le tout est né d’une résidence à l’abbaye de Noirlac, dans le Cher, ce qui m’a donné l’occasion dont je n’osais rêver, d’enquêter sur le centre géographique exact de la France, que revendiquent divers villages des alentours. Cette enquête est l’un des fils de mon texte – la musique en est un autre. Le design graphique est de Karolina Kołodziej. Merci à Soizic, Charles, Karolina, Christophe et Céline Granger, ainsi qu’à ma chère amie Aude Rabillon, à qui je dois ma rencontre avec Soizic mais qui a aussi été (comme pour Basta Now) une précieuse première lectrice – outre qu’elle est le soutien moral le plus infaillible que l’on puisse rêver.

Nos tasses d’emprunt

Dans La geste permanente de Gentil-Coeur, écrite en 2019, j’évoque ma relation avec une femme et les nombreuses virées que nous aimions faire ensemble, de Maubeuge à Charleroi, de Comines à Rotterdam, visitant volontiers des villes classées parmi les plus laides d’Europe mais que nous trouvions fascinantes, explorant des sites désaffectés, des usines en ruine, des voies ferrées condamnées, notant les frites locales, buvant une Duvel avant de reprendre notre errance, puis de rentrer à Lille à la nuit tombée – nous étions presque voisines, nous vivions de part et d’autre de la place Vanhoenacker.

Je parle encore d’elle dans La plus petite subdivision, dans un poème écrit en 2022, intitulé Tasses d’emprunt en référence à une merveilleuse chanson de Cate Lebon, Home to you, dans laquelle elle chante

If we meet
And we drink from borrowed cups
You read the room to me
All the changing of the light is torture

Stéphanie avait survécu en 2017 à un cancer de stade 4, les médecins la disaient miraculée, ce qui la rendait « fière comme une crotte » – selon une de ses expressions favorites. Je l’espérais heureuse, même si je ne la voyais plus depuis que j’avais quitté Lille. Elle est l’une des rares personnes que je ne regrette jamais d’avoir aimées. Elle était généreuse, extraordinairement drôle et d’une rare force morale.

Je n’arrive pas à croire qu’elle ait perdu la vie la semaine dernière, cette vie pour laquelle elle était si douée, je n’arrive pas à croire que le cancer ait fini par la terrasser. Depuis sa disparition, des centaines de souvenirs me reviennent constamment sans que je cherche à les convoquer ; presque tous sont lumineux, amusants ou émouvants.

Stéphanie était une artiste singulière, incapable de « se vendre », qui disait que son talent serait reconnu après sa mort. Parce que je sais que c’était important pour elle, je lui souhaite que cette reconnaissance arrive et que ses sculptures fragiles, bricolées avec « des matières de rencontre » et un trésor de minutie, soient exposées plus souvent qu’elles ne l’ont été de son vivant.

Au revoir, Stéphanie. Je suis heureuse d’avoir connu ta planète fantasque et colorée. J’espère que ton bathyscaphe est aussi abracadabrant que tes sculptures et qu’à son bord, tu verras les plus belles méduses de l’espace intersidéral.

Rendez-vous de novembre

Le dimanche 17 novembre, je présenterai Basta Now à Wurm, Bâle (Suisse), en très bonne compagnie. Ouverture des portes à 15h, présentation à 16h, suivie du concert. Merci à Mental Load Agency pour l’invitation et au collectif Q.U.I.C.H.E. pour l’animation de la rencontre

Le 22 novembre, Katia Bouchoueva et moi lirons La plus petite subdivision en intégralité à L’Ours et la vieille grille, Paris (France) – d’autres dates à venir très prochainement

Les mots doux des autrices

Le dimanche 20 octobre, de 12h à 15h, pour fêter les 5 ans de la Cie La Ponctuelle, fondée par Lucien Fradin et Aurore Magnier, nous vous proposons un

« Retour de marché avec les mots doux des autrices

Maître·sse de cérémonie : Alexandre Le duc de Beauvoir

Autrices invitées : Iris Laurent, Fanny Chiarello et Christine Bard.

Chacune leur tour, avec leur point de vue et en résonnance avec leur vécu, elles nous parleront de ce que signifie le vieillir lesbien/queer pour elles. De ces trois paroles, des dialogues se développeront entre elles et le public. Une quatrième parole s’exprimera aussi, grâce au podcast “Vous vous souviendrez de moi”, où Lucile Maria Bouillant a interviewé sa voisine, Bernadette, qui a vécu toute une vie durant avec Yvonne.

Restauration : groupe informel lillois de La Théière »

La plus petite subdivision

La plus petite subdivision, recueil de poésie écrit à quatre mains avec Katia Bouchoueva, paraîtra le 10 septembre aux éditions Lanskine.

Katia et Fanny s’écrivent depuis leurs villes de province, respectivement moyenne et petite. Elles ne se connaissent pas, ne se sont jamais rencontrées, mais se sont lues. Ce qu’elles apprennent l’une de l’autre à travers leurs échanges de poèmes, elles l’apprennent surtout à travers des lieux. Lieux fondateurs, lieux de vie, lieux fantasmés, lieux refuges, lieux hantés. Leurs grands-mères, leurs amoureuses, leurs voisin-e-s, leurs ami-e-s et le personnel médical sont les invité-e-s de ces vignettes de leur quotidien passé ou présent, figures qui traversent les paysages modestes qu’elles affectionnent. Ce qu’elles se confient, au fond, c’est peut-être leurs subterfuges pour tenir dans un monde en flammes, en guerre, en constante réduction. Les petits cercles des pierres qui entourent le feu de camp, les petits cercles de proches, les petites subdivisions où l’on s’exerce à modifier le réel par la poésie – rien qu’un peu, comme on pose une main sur des omoplates secouées de pleurs.

Blast

Dans Blast, une tribune contre l’extrême droite. Comme je l’ai signée, je me permets de la relayer ici.

Nous, personnalités, associations et collectifs antispécistes, appelons à une mobilisation forte et claire contre l’extrême droite qui, partout et depuis toujours, s’attaque avec violence aux plus vulnérables.

Le spécisme, idéologie qui hiérarchise les animaux en fonction de l’espèce à laquelle ils appartiennent, se nourrit des idées défendues par l’extrême droite. En premier lieu : domination de certains groupes sur d’autres, acceptation des discriminations arbitraires et promotion active de politiques inégalitaires.

L’antispécisme est tout l’inverse. C’est un mouvement profondément égalitariste et altruiste, qui s’inscrit pleinement dans les luttes contre tous les suprémacismes, oppressions et préjugés qui nuisent à autrui.

L’éventuelle accession au pouvoir du Rassemblement National représente un péril terrible pour l’ensemble des groupes humains minorisés et pour tous les animaux. C’est aussi une menace pour l’ensemble des personnes défendant leurs intérêts : nous n’oublions pas qu’en 2022, Marine Le Pen a soutenu l’amendement dit « anti-L214 », qui prévoit la pénalisation fiscale des donateurs d’associations relayant les lanceurs d’alertes [1].

Jordan Bardella a voté contre l’interdiction des corridas, de la chasse le weekend et du gavage des oies et canards pour la production de foie gras, ou encore pour le maintien du chalutage en eau profonde dans les aires marines protégées et des subventions aux élevages intensifs [2]. Des prises de position peu surprenantes quand on sait qu’il qualifie l’antispécisme de « menace civilisationnelle » [3].

L’extrême droite et ses représentants ne se contentent pas d’abandonner les animaux ou de les oublier : ils agissent contre eux, contre leurs intérêts et leurs droits, de façon active, intentionnelle et répétée [4]. Nous ne nous laisserons pas berner par les séances photos de madame Le Pen entourée de ses chats, et refusons fermement toute instrumentalisation de l’animalisme à des fins racistes, notamment antisémites et islamophobes.

Nous avons conscience que, sur la question animale, bien peu sont à la hauteur des enjeux. Le chantier est immense et les animaux sont trop souvent mis de côté, voire systématiquement éclipsés. Nous ne manquerons pas d’exiger, comme nous le faisons depuis longtemps, que chaque formation politique fasse beaucoup mieux qu’aujourd’hui.

Mais nous savons aussi – nous en avons des preuves tangibles – que l’extrême droite est depuis toujours une ennemie naturelle et acharnée des groupes infériorisés, animaux compris, et que dans un pays fasciste, notre puissance d’agir pour eux a toutes les chances d’être réduite à néant.

Pour ces raisons, et parce que nous estimons que le silence n’est pas permis face à un tel danger, nous appelons à une mobilisation convergente, massive et sans ambiguïté contre l’extrême droite, ainsi qu’à un vote en faveur du Nouveau Front Populaire lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains.

[1] https://x.com/MLP_officiel/status/1577641323795988491
[2]https://www.europarl.europa.eu/meps/fr/131580/JORDAN_BARDELLA/home, https://www.politique-animaux.fr/jordan-bardella
[3] https://www.youtube.com/watch?v=Xq4R45cH8oM
[4] https://www.politique-animaux.fr/rn

Tranquille

Il faut arrêter de penser qu’on se réveille ce matin dans un pays d’extrême droite, sous une pluie diluvienne : les élécteur-ice-s d’hier n’ont pas improvisé leurs convictions en passant le seuil du bureau de vote et la pluie n’est pas d’aujourd’hui, elle dure depuis octobre. Tout va bien, rien n’a changé. Nous pouvons continuer de consommer tranquilles et de savourer notre pouvoir de destruction. <3

Soundohm

Valentina et moi sommes à l’honneur sur le site et dans la newsletter de ce disquaire par correspondance spécialisé dans les musiques électroniques, expérimentales et d’avant-garde, qui a son siège à Milan – où nous présenterons finalement Basta Now le 23 mai.

Aujourd’hui, des commandes nous sont venues de disquaires et de librairies d’Oakland et de Finlande, joie ! Bruxelles, c’est quand tu veux…