Où je plane dans le ciel de Zebulon (club expérimental de Los Angeles) au son de Candles, extrait du premier album de V/Z (Valentina et Susumu), dont j’ai déjà parlé ici. La vidéo a été éditée et mise en ligne par Valentina hier soir.
Catégorie : Acouphène
Basta Now # 5 Burnout
Le début de mon année a été aussi épuisant que passionnant ; je n’ai rien pu assimiler de ce que je vivais, tant tout s’enchaînait. Suis-je vraiment allée en Californie ? Sur la photo qui accompagne ce mix, nous sommes en vol vers elle ; à mon retour, j’allais filer directement de l’aéroport London Heathrow à la Villa Yourcenar pour une session Vertébrale(s), sans même repasser par chez moi, le cerveau ramolli par le jetlag. Pas le temps de me remémorer les deux semaines intenses entre Los Angeles et San Francisco. Et toute l’année, jusqu’au mois de mai, serait ainsi, sans répit, sans respiration. En février, j’ai commencé à sentir les signes du burn-out et je commence tout juste à me sentir mieux mais mon corps a pris dix ans.
J’ai essayé de traduire (avec humour) ce que j’ai ressenti pendant ces quelques mois dans le mix que voici. Des femmes pleurent, rient trop fort, crient, sifflent, des batteries s’emballent, des cuivres fondent. Je me suis beaucoup amusée : par moments, on entend trois morceaux simultanément, Jennifer Walshe et Ursula Häse semblent communiquer par yodel depuis deux sommets montagneux distants, Jennifer toujours elle et Yoko Ono se répondent dans une langue animale inconnue tandis qu’Anne Gillis sanglote et que Le Fruit Vert réprouve ces vanités des vanités des vanités des vanités des vanités des vanités des vanités. Je veux bien faire ça comme job : mixeuse. Pas DJ, non, ce que j’ai fait sur ce mix-là a plus à voir, au fond, avec les plunderphonics – sauf que je ne pars pas de chansons populaires mais de
Anne Gillis, Ondulatoires
Jennifer Walshe / The Dowager Marchylove, The Wasistas of Thereswhere
Bär&Hase, YodExpAli
Le Fruit Vert (Andrea Jane Cornell & Marie-Douce St-Jacques), La Castiglione
Yoko Ono, Fly
Carolyn Connors, I’m a Big Man
Valentina Magaletti, Untitled
Guylaine Cosseron, Dis-le
Ka Baird & Muyassar Kurdi, III
Shitney (Katrine Amsler, Maria Faust, Qarin Wikström), Do you Like it?
Susana Santos Silva & Alexandra Nilsson, Blue Noise
a.hop (Ryoko Akama, suzueri, Veronica Cerrotta, Anne-F Jacques, Bonnie Jones, Elizabeth Millar, Liew Niyomkarn, Lynette Quek, Valentina Villarroel Ambbiado), A Rhythm and Portrait Song
Kusum Normoyle, Octopus
Salomé Voegelin / Claire Rousay, Hating it
Different Rooms / Cupo
Peu après notre rencontre, j’ai dit à Valentina qu’elle devrait faire une pièce pour le label australien Longform Editions, dont j’ai presque toutes les parutions féminines (il y a une belle parité dans ce catalogue pourtant tenu par deux messieurs) et qui invite des artistes expérimentales (et -aux, donc) à leur offrir un morceau long (d’où le nom du label) si possible hors de leurs sentiers habituels. Peu après, par une coïncidence assez remarquable, le label a proposé à Valentina d’entrer dans son catalogue, et c’est avec une pièce très étonnante dans son parcours qu’elle a répondu à la commande : Different Rooms est l’un des morceaux d’elle que je préfère à ce jour, à égalité avec celui dont je vais parler dans un instant. Il est inventif, tour à tour drôle et inquiétant.
Mon autre album préféré de Valentina sort demain (on le trouve ici et là). Je l’ai entendu pour la première fois le 28 avril 2022 – il allait encore connaître de nombreuses modifications. Il s’agit de Cupo, en duo avec Laila Sakini. Il m’a tout de suite évoqué une forêt dans laquelle on pourrait errer indéfiniment ; une forêt mystérieuse, luxuriante et humide, quand la pluie a cessé mais que les arbres s’ébrouent encore et que les animaux sortent de leurs cachettes. C’est sur ces impressions que j’ai emmené les deux musiciennes dans le bois d’Hampstead Heath pour une séance de photos, cet été. Nous souhaitions des images étranges, comme de rituels secrets. Weird était notre mot d’ordre. Les photos que nous avons choisies, les voici – voici ma première pochette de disque, recto-verso :
Je ne pensais pas que la photo ci-dessus apparaîtrait au dos, je l’avais prise pour la promo. Notre dernière sélection comportait les photos suivantes :
(si j’avais été seule à décider, j’aurais choisi la photo ci-dessus – qui me fait toujours autant rire, des mois plus tard)
Je souhaite une longue et belle vie à cet album intemporel, délicat et envoûtant.
Basta Now # 2
est aujourd’hui en ligne sur Soundcloud, ici.
Cette fois, c’est un mix pour le samedi soir avec au programme
Klein – Claim It!
Propan – Berlin Clubbing
Felicity Mangan – Cyborg Bugs
Kelly Ruth – Dimensional Peristence
Méryll Ampe – 4N4N4S
Sonae – Tropennacht
Terrine (Claire Gapenne) – Banabila Dub
Nwando Ebizie – I Seduce
Mutamassik (Giulia Loli) – Swampum
Teresa Winter – Fourteen Nights
Le premier morceau, Claim it! de Klein (dont j’ai déjà parlé sur ce blog 73 fois, je pense) est l’un des quelques morceaux qui représentent à mes oreilles très subjectives la perfection en musique : chaque seconde est parfaite, la structure est parfaite, de même que les lamentations (ce Why? à la Yoko Ono), le rythme irrésistible et généreux et les textures à tomber par terre ; il ne manque rien et il n’y a rien à jeter : parfait.
(Klein par Sze NG)
Quant à la toute fin de mon mix, le surgissement hystérique et complètement incongru de Teresa Winter, il me fait rire aux éclats, jusqu’à ce qu’il apporte une touche mélancolique très fin de fête et bienvenu à cette débauche d’énergie.
Wire Magazine
Dans le nouveau numéro de Wire (avec Meredith Monk en couverture, comme je le montrais plus tôt cette semaine), ce compte-rendu de la résidence de Valentina au Café Oto. Je remercie de tout cœur l’auteur de ces lignes, qui ne rend pas seulement hommage à la grâce et au génie de mon amoureuse (eh, ce n’est pas moi qui le dis), à la finesse et à l’inventivité de nos ami.e.s mais fait aussi une belle place à ma performance avec Valentina et Dali. Si on m’avait dit qu’un jour mon nom apparaîtrait, en si incroyable compagnie, dans les pages de mon magazine préféré… Voilà qui est très euphorisant.
Rappel
C’est samedi à partir de 19h, à la Cinematek de Bruxelles : Feelings we don’t have words for, une soirée consacrée à Meredith Monk,
alors que (la nouvelle vient de tomber) le nouveau numéro de mon magazine préféré, Wire, lui consacre (enfin) la couverture de son prochain numéro, à l’occasion de la parution d’un coffret de 12 CD sur le label ECM.
résidence Oto, day 3
Pendant que Valentina, Al et Susumu faisaient leurs balances, Karolina et moi avons travaillé sur le design des futures parutions Permanent Draft et sur le logo. Nous avons profité de la profusion de cassettes en vente au Café Oto pour alimenter notre réflexion et finalement, quand nous avons décidé de ce que nous souhaitions, avec l’approbation de Dali et Yoshino (qui seront de notre première publication), Valentina est venue écouter le fruit de nos réflexions et a totalement approuvé. C’est assez facile de travailler avec cette équipe-là… Merci à Aude pour la photo souvenir ci-dessous.
L’homme ténébreux que voici, qui fume une cigarette devant le Café Oto (désormais plein à craquer, comme en atteste la buée), c’est Nick de Horn Of Plenty <3
Laila Sakini m’a fait un super cadeau de Noël, ce CD maison de ses field recordings aux titres tordants déclinés sur la base de « It sounds like » (liste qui comporte « It sounds like France VS England », « It sounds like Valentina and me » et « It sounds like the door is frozen »).
Ici, un mini extrait du concert de Laila, hier soir, déchirant, comme l’est le plus souvent sa musique – elle me disait que parfois le public pleurait pendant ses concerts et je veux bien le croire.
Je n’ai pas pris de photos ni de vidéos du concert de Holy Tongue, je dansais avec Tea et Dali, debout sur un banc pour voir Valentina… Ce billet manque de photos de mon petit trésor.
résidence Oto, day 2
Je n’aurais jamais imaginé voir un jour mon nom sur le panneau du Café Oto. Il y manque un nom, cependant…
celui de mon amie Dali de Saint Paul, qui est arrivée in extremis avant notre performance (en bus depuis Bristol parce qu’il y avait grève de train) et que j’ai enrôlée : nous avons donc joué en trio et c’était fantastique de lire mes petits poèmes avec ces deux musiciennes incroyables que sont Valentina et Dali. J’ai donc lu devant une musicienne dont j’étais hyper fan il y a quelques années, Mica Levi, et devant le batteur de Radiohead, dont je n’ai jamais écouté la musique mais qui a été absolument adorable. Dans la salle, hier soir, il y avait beaucoup d’ami.e.s, Agathe, Andrea, Arthur, Aude, Cathy, Davide, Dali, Joao, Joe, Karolina, Natalia, Nick, Sarah, Susumu, Tea, Tom, Yoshino et les autres, c’était très émouvant.
(Je ne sais pas qui a pris cette photo, que Valentina a trouvée sur Internet ; c’est la seule dont je dispose aujourd’hui, sur laquelle on nous voit toutes trois.)
Certain.e.s d’entre nous ont déjà repris le train et l’avion, Sarah est rentrée à New York, Joao à Porto. Je sens venir un petit cafard comme on en a, enfant, à la fin de la colonie de vacances – et Aude, qui est auprès de moi, vient de m’en dire autant… Ci-dessous, des petits selfies avec Tea et Dali <3<3<3. Nous avons décidé de profiter au maximum de nos derniers moments ensemble alors j’y retourne.
résidence Oto, day 1
Les concerts d’hier étaient exceptionnels, si beaux que nous sommes quelques-un.e.s à en avoir pleuré. Il était aussi très émouvant de voir tant de nos ami.e.s réuni.e.s dans ce lieu mythique qu’est le Café Oto.
Ci-dessous, une photo des balances. La performance improvisée de Valentina avec Cathy Lucas à l’alto, Miriam Adefris à la harpe et Marta Salogni aux Revox est sans doute le plus magnifique concert auquel j’aie jamais assisté. J’espère que nous en ferons un disque Permanent Draft.
Ici nous sommes avec les ami.e.s Cathy, Sarah et Susumu.
Ici avec Tea, Aude, Sarah et Matthew.
Ici avec Marta, Tea, Marlene, Cathy, Sarah et Susumu. Il manque du monde sur ces photos mais ce sont déjà de très chouettes souvenirs.
lobsters
Dimanche tranquille à Londres, hier ; nous avons passé l’après-midi au siège d’un label, où nous avons beaucoup dansé, emballé des choses et bu du thé. La veille, nous avions fêté Noël au siège d’un autre label, avec quelques amis (les Vanishing Twin, Yoshino, Marie, quasi toute la bande) jusqu’à quatre heures du matin.
Je ne sais plus sur quelle chanson Sarah dansait quand j’ai pris la photo ci-dessous
mais ici, je suis sûre que Valentina dansait sur Boys Don’t Cry.
Ces formidables musiciens et adorables sapiens sont les membres d’un groupe de Valentina dont j’ai beaucoup aimé le premier album (c’est l’un de ses groupes que je préfère) mais peut-être encore plus le suivant, à paraître l’année prochaine – c’est dans cette perspective qu’avait lieu hier cette séance de photos très amusante. C’était l’occasion rêvée, Sarah étant venue de New York spécialement pour que le groupe puisse jouer (ce soir) au Café Oto dans le cadre de la résidence (sold out) de Valentina.
J’ai pris plein de vidéos très réjouissantes, où l’on perçoit la véritable nature de mon amoureuse. Voici la vidéo rock lobsters :
Petit souvenir du formidable concert de Vanishing Twin au Rio Cinéma, samedi soir ; aussi incroyable que ça puisse paraître, c’était la première fois que je voyais sur scène ce groupe qui emmène si souvent ma chérie sur les routes des États-Unis. Voici Susumu, Valentina, Cathy et Arthur <3