J’ai retrouvé avec émotion une série que je publiais sur mon ancien blog, il y a une dizaine d’années. J’ai décidé de vous la rediffuser dans l’ordre – c’est important parce que la narration est très construite et le suspense haletant (ou insoutenable, au choix), comme se doit de l’être un suspense. L’image n’est pas terrible mais vous n’allez pas me casser les pieds avec ça, sinon je veux aussi vous voir harceler les chaînes de télévision qui rediffusent indéfiniment vos Derrick et Colombo préférés. Ma série s’appelle Avec Marie-Eustache et nos amis. C’est un titre vendeur, je ne le changerai pas ; épargnez-nous tout un tapage. Premier épisode dans quelques instants. Mais, avant tout, ma présentation et mon avertissement de l’époque :
« En France, traditionnellement, l’on appelle Marie-Eustache tout être vivant de sexe féminin dont on a oublié ou dont on n’a jamais su le véritable prénom. Une ancienne camarade de classe qui vous a salué préfère s’entendre répondre « Bonjour Marie-Eustache » que « Vraiment, je ne vous remets pas ». Vous trouvez, dans une rue, la chiotte (ici pour le féminin du chiot) d’un voisin qui la recherchait désespérément depuis plus de quarante-huit heures après qu’elle s’est enfuie ayant becqueté la clôture du jardin – il s’agit en effet d’une jeune bulldog – ; vous avez oublié le nom de la bestiole : vous l’appelez, « Viens là, Marie-Eustache », et l’espiègle créature vous suivra à coup sûr jusque chez ses maîtres. Vous ne savez quel prénom attribuer à votre oreiller de célibataire en vous remémorant cette chouette brune que vous avez croisée au supermarché, et naturellement vous optez pour ? Marie-Eustache, bien sûr. C’est ça, la France, quand on a oublié le véritable nom d’un être vivant de sexe féminin. »