Colline & Co

Ce petit mot éphémère (je le supprimerai au plus tard le 1er mars) pour signaler que j’ai enfin pris le temps de mettre à jour le menu de gauche, où je présente mes livres par ordre chronologique (de haut en bas). J’en avais quatre en retard, rien moins – trouver une heure ou deux n’est plus une chose facile. Grâce à cette mise à jour, je vais pouvoir me servir de ce blog comme d’un portfolio pour postuler à une résidence (ce que je dois faire le 1er mars au plus tard : il y a parfois une logique dans ce que je fais). L’envie m’en a aussi été soufflée parce qu’aujourd’hui, mon éditrice Isabelle Cambourakis a lancé le premier teaser, une story Instagram dévoilant la couv de Colline, qui paraîtra le 12 mars. J’en suis très émue. J’avais envie de présenter mon roman, c’est chose faite ici.

Lyon

Cette semaine, je serai à Lyon : workshop avec des étudiant-es de l’ENSBA le 21, présentation de Basta Now puis performance avec Valentina le 22 au festival Synth Chapelle. Merci à Laura Zeguers et à Thomas Boutoux pour leurs invitations.

Grenoble

La semaine dernière, j’ai passé quatre jours merveilleux à Grenoble. J’y ai présenté Basta Now au 102, lu La plus petite subdivision avec ma co-autrice Katia Bouchoueva à la librairie Les Modernes, animé avec Katia un atelier d’écriture pour les Femmes Truc avec la Compagnie du Dernier étage ; j’y ai enregistré un podcast (La Bouche) sur Basta Now dans une annexe de Radio Campus ; j’y ai retrouvé des amies que je n’avais pas vues depuis respectivement dix et vingt ans, Marie et Gwenola ; j’y ai rencontré des personnes formidables (Samson, Gaëlle, Manuel, Agathe, Maélys, Lénaïg, Aurélie, Céline, Candice, Lila et les autres) ; j’y ai fait des courses à pied de rêve dans des paysages magnifiques, dans la ville comme dans la montagne.

Je m’aperçois que je n’ai même pas partagé sur ce blog la très belle affiche qu’a faite Archipel Urbain pour la présentation de Basta Now, qui restera un souvenir fort pour moi : une soixantaine de personnes silencieuses dans l’obscurité, écoutant ensemble des musiques expérimentales faites par des femmes, trans et non-binaires, c’était magique.

(Merci à Louise pour cette photo)

Colline : preview

On commence à trouver trace, sur Internet, de mon premier roman dans la cultissime collection Sorcières de Cambourakis : Colline paraîtra le 12 mars. Je l’ai écrit à la fin de l’été 2020. J’en dirai plus bientôt. En attendant, j’ai volontairement coupé hors des cadres cet article à destination des professionnels du livre.

Transportées

Le 21 février paraîtra sur mon label Permanent Draft un album de Marie Guérin sous le nom Marie de la Nuit, Transportées. Voici la note d’intention de l’artiste :

« De la transe archaïque à la transe électronique, un fil musical circule de la Bretagne a la Tunisie. Commun à la culture tunisienne et à la culture bretonne (chant-contre-chant, bombardes traditionnelles…), le motif de la transe va guider mon écriture musicale : la transe sera prise en charge par des sons naturels, des sons électroniques et des voix féminines ; la répétition et l’accumulation conduisent à un transport physique.
Transportées convoque les mémoires de nos ancêtres via une ligne musicale qui puise dans la poésie mystique, les moods de la modalité, le souffle des rituels païens et la mémoire d’une confrérie soufie féminine tunisienne.
La pièce donnera à entendre une exploration transcontinentale, entre nos communs, entre nos présents et nos passés, entre nos ici et nos ailleurs. Nous empruntons un chemin de transe en suivant les enregistrements, les traces de la tradition orale. »

Merci à Fabio de Soundohm de lui accorder d’emblée une place dans son best of 2025 (précommandes ici). Comme Karolina ne travaille plus avec nous, c’est moi qui ai monté la petite revue de presse et ça me fait un drôle d’effet d’en retrouver déjà des extraits sur le vaste Internet. Sur ce projet, c’est aussi moi qui ai rempli les formulaires marketing pour le distributeur, moi qui ai obtenu les droits d’utiliser l’image de pochette auprès d’une collection bretonne et je suis, je l’avoue, assez fière de me dégourdir un peu.

Le magnifique graphisme signé Louise Mason (de state51) incorpore des éléments visuels qui sont l’oeuvre de l’artiste Maeva Pensivy.

Longue et belle vie à cet album que nous aimons beaucoup.

Sortie de résidence, la suite

Merci infiniment à Audrey Bigot de la Factorie pour ces souvenirs en images. Ci dessous, je suis entourée de Philippe, Willhy, Valérie et Emné. Comme ils me manquent, ces petits trésors…

Cinzano exquis

Mes ami-es et moi, nous avons écrit des cadavres exquis la veille de la sortie de résidence, afin de pouvoir faire une lecture à cinq – et non six, hélas, Aurélien étant déjà parti.

Voici la sélection de cadavres exquis que nous avons lue à la fin de notre sortie de résidence :

Emné
je ne bouge plus de la table mais je cherche tout de même le sanglier
Fanny
un précepte de Yogi Tea est collé au fond de l’évier
Valérie
je le gardais dans ma poche pour les jours de pluie
Philippe
danser avec un parapluie dans la poche c’est rigolo mais c’est pas beau
Willhy
qu’importe tant que tu danses entre les gouttes entre les mots, sous tes paupières closes

Fanny
je réside dans le mouvement perpétuel
Valérie
elle est le lieu des grandes envolées
Philippe
on a bu du rhum il y avait des petits enfants dedans ils avaient les yeux brillants
Willhy
là où réside la rivière, ton chant, tes mains nues
Emné
je dois écrire encore une phrase, l’amplifier, la saturer. tout est vide

Willhy
habiter tes yeux dans la nuit fragile
Emné
chercher le centre et m’y piquer
Fanny
je veux occuper l’espace à la manière de la poussière
Valérie
avec en son centre l’histoire de mille vies
Philippe
les danseuses font des gestes de l’autre côté de la poésie

Valérie
le groupe était stupéfait devant l’absence d’une consigne
Philippe
on s’est levés debout sur les tables et on a fait des signes aux fantômes
Willhy
légender des rivières et fleurir nos morts sur les coutures de l’aube
Emné
regarder la surface des mots et ce qui lie
Fanny
les corps élastiques dans le pourpre et l’or de la Factorie

Emné
je veux habiter l’angle d’une voyelle et écrire notre friction
Fanny
je veux être dehors et je veux être dedans tout à la fois
Valérie
peut-être cage grande ouverte
Philippe
il y a des fantômes dans la chambre mais je n’arrive pas à engager la conversation
Willhy
il me faut revenir au lieu premier des amours, là-bas

Le dernier orne désormais une surface dans la cuisine de la Factorie, parmi les traces de dizaines d’autres poètes:

Je ne suis plus triste de la séparation, je suis surtout heureuse et reconnaissante du temps passé en la compagnie de ces merveilleux êtres humains qui, presque, me réconcilieraient avec mon espèce.

Une fois encore, merci infiniment à la Factorie pour ces jours inoubliables.

La promo Cinzano

a commencé ses adieux impossibles. Aurélien a dû rentrer à Namur hier matin ; quant à la sortie de résidence, elle aura lieu demain soir. Dans deux jours, nous serons dans des trains et des voitures pour Lens, Paris, Marseille, Lyon, Valérie dans son avion pour Québec. Le premier jour semble très loin, ce jour où nous étions des inconnu-es les un-es pour les autres, pourtant le temps est passé en un clin d’oeil. Il est impossible de ne pas être obsédé-e par l’impermanence, impossible de ne pas en avoir le vertige. Un moment dans nos vies, nous aurons vécu cela, cette évidence humaine – et pour ma part, un rapport au paysage tel que quitter les lieux sera également douloureux, en partie parce que les paysages sont empreints à mes yeux de celles et ceux que j’ai connus ici, la promo de 2022 comme la promo Cinzano, et des musiques que j’ai liées à ces deux résidences pour pouvoir, rien qu’en les écoutant, revenir mentalement et retrouver mes ami-es.

Observer le martin-pêcheur qui vit sous les fenêtres de ma salle de travail préférée à la Factorie (à gauche en 2022, à droite cette année) adoucit un peu ma mélancolie.

Heaven

Le matin, je vais courir. J’explore les alentours, je découvre des lieux incroyables et côtoie essentiellement des oiseaux d’eau (j’ai dansé de joie quand j’ai vu un martin-pêcheur) et quelques promeneurs qui tous, comme par chez moi, disent bonjour quand on se croise. Le périmètre du lac des Deux Amants à lui seul fait dix kilomètres. En voici un mini aperçu.

Plus loin, il y a un barrage et des écluses au-dessus de la Seine, puis des collines. C’est du haut de l’une d’elles que j’ai pris la photo ci-dessous. La Factorie est de l’autre côté du lac, après les voies ferrées et les champs.

J’ai aussi retrouvé l’endroit exact où j’ai rencontré un sanglier en colère, il y a trois ans ; Aurélien est venu courir avec moi pour me protéger – c’est un amour, ça se voit bien.

Ensuite je travaille, dans une salle ou une autre de la Factorie ou de la Villa, j’essaie tous les espaces, tous sont magnifiques et leur atmosphère unique. En fin d’après-midi, je vais à Val-de-Reuil, sous n’importe quel prétexte (souvent pour aller chercher des munitions apéritives) et j’erre dans cette fascinante ville nouvelle que l’on croirait désaffectée.

Le soir est dédié aux ami-es, parfois très nombreux-ses, comme hier à Rouen.

(Valérie, moi, Philippe, Anna, Charlène, Maxime,
Emné, Julie, Valentina, Solène, Willhy)

Je compte bien revoir ces merveilleux-ses humain-es – y compris Valérie, même si elle est québecoise et que ça semble plus compliqué.

Je ne veux pas que ça se termine, comment suspendre le temps ?

Villa Cinzano

Mes camarades de la promo 2025 à la Factorie et moi-même avons rebaptisé notre villa Cinzano – en référence au quart d’heure. Ici, nous sommes avec la compagnie de danse contemporaine les Griffes. Cette année encore, il sera douloureux de dire au revoir…